Pourquoi Columbine est le collectif le plus intriguant ?

En musique comme dans tant d’autres domaines, Paris est devenue la capitale des (im)postures. Où trouver créativité, distance, sincérité, sang frais ? A Rennes avec Les Columbine, avenir du rap périphérique. 

Les amateurs de disques inclassables en auront pour leur argent… Qu’est-ce que c’est que ce truc de zazous ? Empruntant au hip-hop mais sans le décorum lourdingue du genre, puisant dans la vieille chanson française, la pop, l’électro, le rap d’Atlanta. Une version franchouillarde du Original Pirate Material de The Streets ? Première Consultation de Doc Gynéco refait vingt ans plus tard dans un HLM de Rennes ? Plutôt mourir que crever de Sydney Valette avec un sweat à capuche ? Il y a de ça, et plus. Enfants terribles de Columbine est complètement en marge de ce qui sort actuellement, périphérique, mais aussi au-dessus. C’est dépressif et contemplatif, combattif et tordant. L’enrobage fourmille d’idées, les paroles de trouvailles, et le chant est vraiment bizarroïde, inventif.
« Dans quelle France on vit ? », se demande Anne Nivat dans son dernier essai pour lequel elle a sillonné le pays. Une chose est sûre : une large frange de la jeunesse d’ici devrait prendre ses quartiers dans cet album.

Enfants Terribles (Initial), en tournée dans toute la France

LOUIS-HENRI DE LA ROCHEFOUCAULD
PHOTOS MELCHIOR TERSEN