Bali, est-elle encore hippie-chic ?

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Années 60. Kuta, alors petit village de pêcheurs à la pointe sud de Bali, devient l’une des destinations phares des hippies en Asie. Cinquante ans plus tard, les hordes de surfers soiffards et les cars de Chinois en goguette ont remplacé les freaks défricheurs.

Kuta est devenue l’incarnation d’un Bali hypra-touristique pas toujours jojo. Au cours de ce processus, la coolitude (pas folle la guêpe) a peu à peu migré vers de petits villages à quelques kilomètres au nord. Vers Legian et Seminyak, qui ont eux-mêmes fini par s’engorger sérieusement, puis vers Canggu, actuellement le spot le plus sympa et relax du sud de l’île. Idéal pour farnienter quelques jours et s’acclimater après avoir atterri à Denpasar, toute proche. Au programme, detox dans l’un des hôtels orientés « bien-être » du coin, bronzette à Batu Bolong ou Echo Beach, superbes plages de sable noir courant à l’infini, et petite excursion vers le fascinant temple de Tanah Lot qui surplombe la mer, perché sur son rocher. Finir la journée en communion avec le soleil couchant un cocktail à la main à La Laguna, incroyable bar-restaurant à la déco gypsy enchanteresse, ou au Finns Beach Club pour une ambiance un poil plus bling.

Ubud : Bali côté terre

ubud-bali-hotel-resortUbud : sans aucun doute l’un des endroits les plus envoûtants de l’île. Le lieu où s’exprime pleinement le caractère unique de la culture balinaise. Célèbre et célébrée depuis fort longtemps, la ville l’est devenue un peu plus encore suite à la publication de Eat, Pray, Love, le best-seller d’Elizabeth Gilbert, dans lequel la romancière new-yorkaise confesse y avoir trouvé son « vrai moi ». Un succès qui a confirmé Ubud à la place de capitale mondiale du new age et du bien-être. Ambiance restos vegan en veux-tu en voilà, écoles de yoga et ouverture de chakras. Sans pour autant que cela tourne au Disneyland tantrique. Il suffira de s’éloigner des artères principales pour tomber sur des joyaux cachés : temples familiaux d’une élégance inouïe aperçus par une porte entrouverte, bâtisses exotiques ensevelies sous la végétation foisonnante… Deux grands classiques à ne surtout pas manquer entre méditations sur la slow life en sirotant son kombucha et hot stone massage épique dans l’un des innombrables spas : le délirant musée Blanco, un peintre érotomane, surnommé « le Dalí de Bali », qui voua sa vie et son talent à sublimer les poitrines balinaises et le spectacle de danses balinaises du Palais royal, voyage vers un univers parallèle tout de sensualité et de grâce au son du gamelan.

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Quant à la campagne entourant Ubud… qu’on la visite en scoot ou perché façon safari sur une vieille Volkswagen, on pénètre ici dans le domaine du magique, du bouleversant, de l’inoubliable. Infinité de temples aux monstres débonnaires, mystiques rizières millénaires, offrandes multicolores, quintessence du raffinement (une religion et ses rites ont-ils jamais été aussi beaux ?), processions inopinées à chaque coin de rue, déguisements sacrés loufoques… Bref, l’inaltérable ferveur, la nature édénique et la joie de vivre aussi superbement naïve que communicative qui font que Bali sera toujours Bali.

SÉBASTIEN BARDOS