UNI-T, RAPPEURS QUÉB’ : « SORTIR DE NOTRE ZONE DE CONFORT »

Uni-T Technikart

Depuis l’école secondaire Grande-Rivière de Gatineau, Charlz-David, Trevor Ay et Balzak TPP n’ont pas lâché les micros. Le trio québécois part à la conquête du monde. Avec plaisir !

Vous vous décrivez comme une collaboration d’artistes. Comment a commencé UNI-T ?
Uni-T : On était amis au secondaire et on avait un cours qui s’appelait « projet intégrateur ». Trevor a eu l’idée de faire un cypher, ce sont des rappeurs qui rappent l’un après l’autre dans une sorte de freestyle. Le prof m’avait conseillé de faire une chanson sur le monde. Très vaste idée… mais ça a donné « Le Monde doit changer », notre première chanson. C’est fou quand on se dit qu’au départ, c’était juste un projet d’école !

Vous aviez envie que le monde change ?
C’était un temps où il y avait beaucoup de protestations. Notre chanson a bien résonné. On est devenu UNI-T et Jos DaGreatest, notre producteur, nous a repéré.

D’où vient votre nom ?
De la chimie inébranlable et unique qu’il y a entre nous ! UNI-T vient de Jos en référence à notre première chanson. Mais, c’est justement lui qui a su voir ce que l’on dégageait en tant que groupe, mais aussi en tant qu’amis. Il a su nommer ça avec beaucoup d’inspiration.

« Le Monde doit changer » est sorti en 2012. À quel moment ça a commencé à marcher pour vous ?
Je n’avais jamais eu autant de vues sur les réseaux avant cette chanson ! Après, ce sont plus les performances qui ont solidifié qui on était artistiquement parce qu’on a pu voir que le public aimait nos chansons, qu’on dégageait quelque chose d’amusant. Et j’aurais jamais pensé faire les premières parties d’artistes que j’admire. C’est en nous tenant à côté de ceux qu’on admire qu’on s’est dit qu’on pouvait vraiment faire de la musique.

C’était quoi vos atouts sur scène ?
Être capable de donner un bon show ! Les organisations regardaient parmi les artistes émergents qui pouvait donner un bon show en première partie. Grâce à ces shows, notre public s’est élargi.

Vos inspirations du moment ?
Nous écoutons toutes sortes de musique, tout le monde. Nous aimons aussi sortir de notre zone de confort musicale. UNI-T est un projet ouvert. Ouvert d’esprit et musicalement. On s’est toujours donné la liberté d’essayer n’importe quoi. Donc des artistes comme Gims nous inspirent, mais le monde entier nous inspire aussi !

Et votre genre musical, est-il aussi vaste et éclectique que le monde entier ?
Notre musique est une symbiose entre l’afro-beat, le dancehall, le hip-hop, la trap et le rap. Il est impossible de nous mettre dans une catégorie de genre musical, d’autant plus qu’on aime expérimenter de nouveaux genres. Notre base est quand même le hip-hop car on a commencé là-dedans. Mais, on est partout !

Sur votre page Facebook, vous parlez de « créer un message social à travers la diversité de la langue et de la musique », ce serait quoi votre message ?
Il y en a plusieurs. Le monde doit changer, encore et toujours… Affirmez-vous ! On a aussi des textes plus légers et marrants… Je crois qu’on a toujours une énergie amusante et motivante qui inspire. On essaie d’être vrais dans tous les moments que nous vivons et on n’a pas peur d’être dans toutes nos émotions. Le message ultime serait vraiment de faire un avec soi-même et avec le monde entier.

Pensez-vous que la musique a ce vrai pouvoir fédérateur ?
Oui. La musique a définitivement un grand pouvoir. C’est elle qui fait qu’on se rappelle des plus beaux moments de nos vies. C’est un privilège de pouvoir créer ces moments pour d’autres personnes. Quand on est sur scène, on peut voir de ses propres yeux le pouvoir de la musique avec l’effet qu’elle a dans la foule. C’est un effet d’unité quand tout le monde est sous l’effet d’une ambiance, d’une chanson.

Vous parlez aussi d’influence de la génération actuelle. Dans quel sens voudriez-vous l’influencer ?
Vers plus d’authenticité et d’émotion. Bon, bien sûr, on cherche aussi à la pousser à s’amuser et à prendre du plaisir !

Premier album: ALP (Avant la percée), 2019


Par Anaïs Delatour
Photo : Vucci