SAINT-JEAN DE LUZ : UN PALMARÈS DE TOUTE BEAUTÉ

Butterfly Vision

Palmarès du 9e festival de Saint-Jean de Luz et rencontre avec son directeur artistique, l’épatant Patrick Fabre.

« C’est un prix très très important pour moi et pour nous tous dans cette période de guerre très dure. C’est très important que le cinéma nous rapproche, et très important que nous continuions à échanger nos sentiments, nos réflexions et nos émotions à travers le langage du cinéma… Be safe ! » Récompensée du prix d’interprétation pour le très bon Butterfly Vision, l’actrice ukrainienne Rita Burkovska est visiblement émue et elle a enregistré une petite vidéo de remerciements qu’elle envoie de Kiev. Nous sommes au Select, la magnifique salle de cinéma du festival de Saint-Jean de Luz, pour une cérémonie de clôture, avec un palmarès international équilibré, qui a récompensé quelques-uns de nos chouchous. En plus du prix d’interprétation féminine, Butterfly Vision a également raflé le grand prix du festival, Adam Bessa, le nouveau Brando, a été récompensé pour Harka, une mention spéciale a été accordée à Alma Viva et Carla Simon décroche le prix de la mise en scène pour Nos soleils. Du beau, du grand cinéma, à la fois novateur, émouvant, engagé.

« Le cinéma événementiel fait se déplacer le public »

Responsable de ce triomphe, Patrick Fabre, directeur artistique et programmateur du festival, amoureux du cinéma et formidable ambianceur qui régale de son humour et de sa bienveillance le public toujours plus nombreux, mais aussi les artistes venus défendre leurs œuvres ou la presse. « Alors que le cinéma va mal, la fréquentation du festival de Saint-Jean de Luz a augmenté de 40%. Cela prouve que le cinéma événementiel fait se déplacer le public. Ça marche ! En France, les salles qui organisent des avant-premières, des séances spéciales comme ici à Saint-Jean lors de la mort de Godard, atteignent un public friand et curieux. Il faut se remuer pour faire se déplacer les spectateurs dans les salles et aussi pratiquer des tarifs attractifs. Pour notre festival, nous avons établi au fil des années un lien de confiance fort avec nos spectateurs et nous avons un pass à 50 euros. Pour ma programmation, je travaille avec des distributeurs qui parcourent le monde et ramènent des pépites qu’ils me proposent. Nous tenons également à faire venir un maximum de talents, acteurs et réalisateurs. Aussi bien le réalisateur ukrainien Maksym Nakonechnyi qu’Elodie Bouchez ou Géraldine Pailhas. Il y a une vraie convivialité ici, un partage, une proximité. Le public peut aborder les acteurs, leur parler après les projections. C’est une des clés du succès de Saint-Jean. Et pour les films, mon idée, c’est vraiment de proposer du cinéma d’auteur grand public, un peu comme les films de Cédric Klapisch. Le festival grandit d’années en années, et nous grandissons avec les spectateurs, nous répondons mieux à leurs attentes.

Quant au palmarès, je ne le juge jamais, cela appartient au jury de l’année. Mais j’ai été bouleversé par la venue du jeune réalisateur ukrainien Maksym Nakonechnyi. Je trouve que Carla Simon est une grande réalisatrice et j’adore le choix de notre jury jeunes. »


Par Marc Godin


PALMARES DU 9E FESTIVAL DE
SAINT-JEAN DE LUZ

Grand Prix : Butterfly Vision de Maksym Nakonechnyi
Prix d’interprétation masculine : Adam Bessa pour Harka
Prix d’interprétation féminine : Rita Burkovska pour Butterfly Vision
Prix de la mise en scène : Carla Simon pour Nos soleils
Mention Spéciale : Cristèle Alves Meira pour Alma Viva
Prix SFCC de la Critique : Carla Simon pour Nos soleils
Prix du jury Jeunes : Amore Mio de Guillaume Gouix
Prix du Public : Emilie Frèche pour Les Engagés