LITTLE SHAO : « LA PERFECTION EN PHOTO, C’EST L’ÉQUILIBRE ! »

Ancien danseur de hip hop, Little Shao s’est spécialisé dans la photographie de danse. Entretien à l’occasion de sa collab’ avec Adobe et l’Opéra national de Paris.

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Little Shao
Le photographe Little Shao immortalise les danseurs de l’Opéra national de Paris


Tu es le photographe de référence de la danse et du mouvement, et tu viens de faire
une collab’ avec Adobe x Opéra national de Paris. Qu’est-ce qui te fascine le plus dans ces univers ?
Little Shao : Retranscrire quelque chose qui soit très juste. Lorsque j’étais danseur et que je souhaitais faire des photos pour mon book, je n’ai jamais rencontré un photographe qui puisse retranscrire ma vision. Photographier le mouvement, c’est comment le figer à travers ma vision, c’est LE moment, l’instant T.

Pour quelles raisons utilises-tu Adobe Creative Cloud ?
Aujourd’hui, tu n’es plus seulement photographe mais aussi un créateur de contenus. Tu as besoin d’avoir tous les outils qui sont liés, tu peux basculer d’un logiciel à l’autre très facilement. La hantise d’une personne est de se réadapter à chaque logiciel, ici on a une uniformité, c’est la même structure. Je peux passer de Premiere Pro, le logiciel vidéo d’Adobe, à Photoshop et Lightroom ou Adobe Bridge. Cela me permet d’avoir un pack unique et un seul abonnement à gérer. 

Tu aimes travailler avec une seule source de lumière. Pourquoi ? 
Lorsque j’ai commencé à shooter, c’était avec une seule source de lumière car mes influences étaient très comics, ça ajoutait un ton surréaliste. Mettre une lumière en extérieur me permettait d’avoir un rendu d’image que tu ne pouvais pas avoir à l’œil nu. 

Peux-tu nous raconter comment tu te prépares pour tes shoots ?
Lorsque je travaille avec des clients, je suis obligé de créer des moodboards. Je fais beaucoup de shoots dans le milieu du sport, donc je ne connais pas toujours le contexte et l’endroit. Je n’ai que dix minutes avec un athlète, donc j’analyse en amont le sportif et son mouvement. À partir de là, j’ai plus ou moins une idée de comment orienter sa gestuelle. Pour les lieux, c’est en improvisation totale, c’est au moment où j’arrive que je crée ma mise en scène, je me base sur le décor. 

Quelle est « ta routine » pour retoucher tes photos ? 
Je suis un peu un barbare. Soit je drop toutes les séries de photos et en fonction de quand je fais mon tri, je retouche en même temps. Ça, c’est pour un reportage sportif que je dois livrer dans l’heure. Et lorsque j’ai le temps, je sélectionne les photos que je vais vouloir retoucher, je crée un dossier que je balance dans Lightroom. 

Little Shao X Opéra national de Paris
Little Shao X Opéra national de Paris


Tu es photographe depuis dix ans. Quel est ton parcours ? 
J’ai commencé en tant que danseur dans le hip hop et le breakdance en 1997. Durant cette période, ma passion était la danse et je voulais en faire mon métier. Par la suite, mes parents m’ont orienté sur mes études ce qui m’a permis de me rattacher à ma seconde passion : la photo. J’aime ça depuis petit grâce à mon père qui avait toujours un appareil photo sur lui. Vers 2003, 2004, avec mon premier Reflex, j’ai commencé à créer dans l’environnement de la danse. Au départ, j’étais dans le côté portfolio et création de souvenirs, archivages. Puis j’ai combiné cet état d’esprit dans l’action, la composition et la retouche.
 

« ALLIER DEUX PASSIONS, C’EST PRIMORDIAL. »

 

As-tu un style de retouche propre à toi, qui définit ta patte ?
Il y a une mécanique sur la gestuelle, la façon dont je place les curseurs. Je vais d’abord regarder comment je vais exposer la photo et jouer sur la température. Ensuite, soit je relève un peu les ombres, baisse un peu les blancs et ajoute des filtres que j’ai preset. Je peux l’appliquer, atténuer ce preset ou non, rajouter du grain ou non etc… Sans y faire attention, je fonctionne dans l’ordre de comment est l’outil.

Ton astuce pour un traitement d’image toujours parfait ? 
Je le fais au feeling. Je ne vois pas les couleurs comme tout le monde, je suis daltonien. C’est marrant, car il y a plein de photographes qui bossent avec moi qui le sont aussi. Lorsque j’ai commencé la photo et commencé à travailler sur Photoshop, mes images étaient très saturées, à la limite de l’aberration chromatique. Au fur et à mesure, mon regard s’est aiguisé jusqu’à faire un traitement de plus en plus simple. Comme je bosse beaucoup avec des agences presse sur l’utilisation des images, ils ne veulent pas que ce soit trop retouché, voire pas du tout. En fin de compte, tu réalises que l’outil te permet de calibrer comme tu veux, mais c’est illimité. Tu peux pousser au maximum comme l’utiliser un petit peu. La perfection, c’est l’équilibre de l’exposition, du bon contraste et de la bonne saturation. 

Sur Lightroom, il existe le mode Livres, qui permet de créer un livre photo. Ça te tenterait de te lancer dans un projet de ce type ?
Oui, mais il faudra que je trouve quel est le sujet du livre, c’est ça le plus complexe. J’ai déjà fait des livres, mais c’était pour des artistes, sur les tournées, c’était très prenant. Le jour où j’aurai quelque chose à raconter, j’en ferai un livre. 

Little Shao X Opéra national de Paris
Little Shao X Opéra national de Paris


Le partenariat entre l’Opéra national de Paris et Adobe a pour but d’encourager chacun à se lancer et créer. Démocratiser l’art, c’est important pour toi ?
Évidemment. J’ai commencé la photo en autodidacte et ça a changé ma vie en matière de passion et de personnalité. Il y a beaucoup de photographes très introvertis à leurs débuts, et je pense que la photographie leur permet de prendre confiance car ils sont en train de créer des choses, des souvenirs pour les gens qui sont alors très reconnaissants. Et il y a aussi le fait de rendre les gens passionnés.

Tu utilises Lightroom Mobile qui est aussi plus adapté aux débutants. Quelques astuces pour ceux qui souhaitent se lancer ?
C’est un outil très simple. J’utilise beaucoup plus Lightroom Mobile car aujourd’hui, énormément de contenus sont faits pour les réseaux sociaux, c’est quasi de l’instantané. Tous les appareils sont connectés à ton mobile, tu télécharges la photo, tu l’édites et tu la postes aussitôt. C’est une étape moins contraignante que d’avoir un autre ordinateur et décharger la carte. Pour un amateur de photo, c’est un outil totalement adapté car tu peux rebasculer sur ta partie desktop en étant connecté grâce au Creative Cloud.

Ton conseil pour un apprenti photographe ?
Se lancer. Aujourd’hui tout le monde est équipé d’un téléphone et peut s’amuser. Par la suite, il faut allier deux passions, la photo et autre chose à côté – moi, ça a été la danse. Ça ne peut que te pousser vers le haut.

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www.littleshao.com
www.adobe.com
www.operadeparis.fr


Par 
Gabrielle Langevin
Photo d’ouverture : Alexandre Lasnier