LA FRANCE INTERDIT, LES AUTRES RÉGULENT : POURQUOI LA FRANCE REFUSE LES LEÇONS ANTI-TABAC DES USA ET DE LA SUÈDE ?

1er juillet 2025, date fatidique pour les fumeurs français, dont les dents (jaunes ou pas) ont grincé à l’annonce de l’application de la nouvelle loi anti-tabac visant à dénormaliser la consommation de cigarette dans l’espace public. Le Parisien fumant sa clope en terrasse est désormais une espèce en voie d’extinction, suivant la tendance mondiale de recul du tabagisme : en 2022, environ 1 adulte sur 5 dans le monde consommait du tabac, contre 1 sur 3 en 2000.

 Cependant, malgré ces mesures de santé publique, plus de 30% des Français sont encore fumeurs, l’un des taux les plus élevés d’Europe. Et malgré des politiques de prohibition sévères et une taxation élevée, le constat est sans appel : une cigarette sur deux consommée en France provient du marché noir, et l’on déplore 59 000 morts par an liés au tabac, sans baisse significative de la consommation.

Paris s’enferme dans une logique d’interdiction, notamment des alternatives à la cigarette, tandis que Washington démontre son avance en matière de sécurité sanitaire liés au tabac, via l’autorisation de substituts analysés scientifiquement par Phillips Morris International (PMI). Malgré 30 millions de fumeurs aux Etats- Unis, une nouvelle génération de produits non combustibles contribue à réduire la prévalence tabagique. Face à ces alternatives, la France semble prendre du retard en interdisant les poches de nicotine, en tergiversant sur les vapes, et en laissant le marché noir prospérer.

Alors vaut-il mieux, par souci de précaution, interdire ces alternatives moins nocives pour la santé ? Ou à l’instar des Américains ou des Suédois, sortir d’une forme d’hypocrisie afin d’adopter des stratégies permettant une vraie réduction des risques. ?

A partir de 1995, aux Etats-Unis, des vagues d’interdiction de la consommation de cigarettes dans l’espace public sont instaurées dans plusieurs Etats. Près de 30 ans plus tard, la France adopte les mêmes mesures, témoignant de notre retard en termes de politique anti-tabac. L’approche française repose sur la hausse des prix, l’interdiction et la diabolisation systémique de toute alternative à la cigarette. Le résultat ? Une stagnation de la prévalence malgré la baisse observée à l’échelle mondiale, et la perte de milliards d’euros pour l’Etat, profitant au marché noir. Avec 59 000 morts annuelles liées au tabac déploré en France, la fierté nationale autour de la carte Vitale part en fumée, emportée par cet échec cuisant.

La montée en popularité des produits alternatifs questionne : sont-ils vraiment plus sains ? Attirent-ils une nouvelle génération d’usagers, notamment chez les jeunes ? La France répond par la prohibition. En 2025, les puffs et les poches de nicotine sont interdites. Quant aux vapes, elle demeure hors cadre fiscal clair et non taxées, malgré leur popularité.

 Mais cette interdiction ne suffit pas, ces produits continuent de circuler, notamment chez les plus jeunes, via des plateformes comme Tiktok, où leurs promotions fait fureur, le fruit défendu aux saveurs de cocktail exotique reste consommé, tandis qu’outre atlantique, Washington opte pour une politique radicalement différente.

En effet, les États-Unis soutiennent ces alternatives à condition de prouver scientifiquement la réduction des risques liés à leur consommation.

Le processus d’autorisation par la FDA (Food and Drug Administration) repose sur un parcours scientifique strict, intégrant des études toxicologiques, des analyses comportementales, et une évaluation de l’impact de ces produits une fois mis sur le marché.

À titre d’exemple, les poches de nicotine ZYN ont mis 1 779 jours à être autorisées.

Ces poches de nicotine sont le nouveau produit phare de Phillip Morris, inquiet par la baisse globale des ventes des cigarettes traditionnelles. Contrairement à ces dernières, elles ne brulent pas et sans combustion on réduit drastiquement le taux de substances hautement toxiques inhalées. La FDA précise « ce n’est pas la nicotine qui tue, mais le mélange toxique de substances libérées lors de la combustion du tabac. Les sachets présentent des avantages en rien comparables avec le faible taux de risques qu’ils représentent pour la santé, s’ils restent un produit de substitution ».  Aujourd’hui, les poches de nicotines ZYN concurrencent et parfois dépassent les ventes de Marlboro aux États-Unis. 

« PMI investit depuis longtemps dans des produits innovants sans fumée, notamment les produits de tabac chauffé sans combustion, les sachets de nicotine et les produits de vapotage, dans le but de mettre fin complètement à la vente de cigarettes » promet le vice-président en charge de mettre en œuvre la stratégie « Smoke-Free World de l’industriel, J.B. Simko. «Notre ambition est que les alternatives, dont les sachets de nicotine, représentent plus des deux tiers de notre chiffre d’affaires net total d’ici 2030. »

Parmi les consommateurs de ZYN, 60% des usagers en consomme afin de réduire leur consommation de cigarette et 24% des consommateurs ont complètement substitué le tabac par ce produit. Ces produits n’étant pas sans risque à cause de leurs risque accru de dépendance à la nicotine, mais leur dangerosité est nettement inférieure à celle du tabac fumé.

La Suède illustre parfaitement l’impact de ces alternatives sur la santé publique. Grâce à l’intégration réglementée, en plus des pouches, du snus, un produit non-combustible, le pays est aujourd’hui considéré comme « smoke-free », avec seulement 5 % de fumeurs quotidiens, le taux le plus bas d’Europe. Là où la France s’enferme dans l’interdiction, la Suède a rendu les alternatives accessibles, compétitives et encadrées. Selon le Dr Karl Fagerström, spécialiste de la dépendance au tabac, 25 000 vies pourraient être sauvées chaque année si la France adoptait cette approche.

Malgré la hausse des ventes de poches de nicotine l’impact sur les nouveaux consommateurs, en particulier les plus jeunes, reste très limité. En 2024, seulement 1,8% de collégiens et lycéens déclarer en consommer, tandis que 73% des 18-24 ans non-fumeurs les jugent comme « pas du tout attirant ».

Ce faible attrait s’explique par une politique de marketing sobre, sans saveur alléchante, l’absence totale de promotion via les réseaux sociaux ou les influenceurs et grâce aux outils technologiques de vérification d’âge comme TruAge, qui rendent difficile l’accès aux mineurs.

Les preuves scientifiques s’accumulent, les résultats parlent d’eux-mêmes, mais la France reste aveugle et bornée, ignorant les réels enjeux en s’accrochant à une prohibition idéologique de plus en plus absurde. À l’inverse, les États-Unis n’ont autorisé ces alternatives qu’après plus de cinq ans d’évaluation par la FDA, pour s’assurer de leur toxicité réduite. Résultat : aucune hausse notable de la consommation chez les plus jeunes ou les nouveaux usagers.

Le marché est encadré, les effets sont surveillés, les campagnes de prévention sont efficaces. Les peurs aux sujets de ces alternatives, qui enfument le débat français, sont en réalité largement surestimées.

La régulation des produits alternatifs, à risques réduit, s’est révélé efficace en Suède, avec seulement 5% de fumeurs, contre 30% de fumeurs en France. Ces résultats s’expliquent par la compétitivité réelle de ces alternatives face à la cigarette classique, bien plus qu’une simple interdiction moralisatrice.

Pendant ce temps, la France affiche un paquet de cigarettes à 13 euros, l’un des plus chers au monde. Si cette stratégie visait à dissuader, elle a surtout encouragé l’illégal : une cigarette sur deux en France provient du marché parallèle.

La combinaison d’une taxation punitive et d’une interdiction des alternatives crée un cocktail contre-productif. Selon le constat du terrain, cette politique n’assèche pas le tabagisme, elle le déplace.

La France continue d’ignorer les résultats de ses voisins suédois et le modèle américain. L’échec repose sur une interdiction rigide et une morale anti-nicotine injustifiée. Néanmoins, le ministre de la Santé à annoncer revenir sur sa position concernant ces alternatives. Alors certes, Fumer Tue, mais l’hypocrisie de la prohibition, elle, ne sauve pas grand monde.