Révélée dans Saint-Omer d’Alice Diop, la comédienne de 36 ans poursuit avec son diptyque scénique et cinématographique, Intérieur vie, Intérieur nuit. Talent à suivre.
Dans Saint-Omer, tu joues Rama, une romancière particulièrement douée pour l’observation et l’empathie. Comment tu étais-tu préparer pour le rôle ?
Kayije Kagame : En échangeant énormément avec Alice à partir du moment où je l’ai rencontrée, donc bien avant le tournage. Et j’ai travaillé avec la chorégraphe Bintou Dembélé qui m’a donné des techniques pour la respiration.
Connaissais-tu l’affaire Fabienne Kabou (en 2013, celle-ci noyait sa fille de 15 mois, ndlr) ?
Je ne la connaissais pas avant qu’Alice ne m’en parle. C’est un film qui parle effectivement de cette affaire, mais pour aborder le sujet plus large de la maternité. Ce qui m’a bouleversée, c’est la relation brisée qu’entretient Rama avec sa mère qui a beaucoup souffert de l’exil. J’aime aussi le fait qu’on voit une jeune femme au travail, une écrivaine dans sa solitude…
Tes prochains projets ?
Je présente Intérieur vie, Intérieur nuit. C’est un film que j’ai co-réalisé et qui est en dialogue avec la pièce que j’ai écrite et dans laquelle je joue. Après avoir été en tournée, la pièce sera jouée à partir de mars au Théâtre de Gennevilliers. J’ai hâte de pouvoir présenter ce projet à Paris.
Continuer de faire du théâtre est important pour toi ?
Totalement. J’ai ma compagnie, j’interviens autant dans l’art contemporain que dans l’art scénique… Je fonctionne beaucoup à la rencontre et mes projets m’offrent la possibilité de pouvoir collaborer avec des jeunes artistes.
Ton rapport avec la mode ?
C’est surtout un lien que j’entretiens avec des amis. Le créateur Marvin M’Toumo (prix Chloé 2020, Powerlist Technikart 2021), par exemple, a travaillé avec moi sur différents projets. J’ai la sensation que cette génération propose des points de vue intéressants sur leur métier et sur le monde.
Le cinéma du futur ?
Inclusif !
Intérieur vie, Intérieur nuit au Théâtre de Gennevilliers à partir du 23 mars
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Par Mathis Raymond
Photos : Emma Birski
