BENOÎT MAGIMEL, ACTEUR TROIS ÉTOILES : « JE N’AI FAIT QUE SUIVRE MON INSTINCT ! »

BENOIT MAGIMEL Technikart

Benoît Magimel a bientôt 50 ans et 37 ans de carrière. Il plane en haut de l’Olympe du cinéma français, décroche les meilleurs rôles et truste les récompenses. Rencontre à l’occasion de la sortie du gouleyant La Passion de Dodin Bouffant, son troisième film présenté à Cannes cette année.

Benoît Magimel est né au cinéma en 1988, en incarnant Momo Groseille dans La Vie est un long fleuve tranquille. Il avait 13 ans. Depuis, il a mené la carrière d’un comédien populaire, tout-terrain, naviguant entre film d’action (Nid de guêpes, Les Rivières pourpres 2 ou Forces spéciales) et cinéma d’auteur avec André Téchiné, Claude Chabrol, Nicole Garcia, Barbet Schroeder ou Michael Haneke. Après une série d’œuvres moins exigeantes comme Mon pote ou La French, voire ratées (Les Petits mouchoirs), Magimel se réinvente vers 2015 avec La Tête haute, puis La Douleur, d’après Duras.

Depuis, c’est quasi un sans-faute et Magimel a mûri et peut tout jouer. Il n’a peur de rien et accepte un premier film sans même lire le scénario. Belle gueule, le regard azur, le corps désormais massif, on le retrouve chez Rebecca Zlotowski (Une fille facile), à nouveau chez Emmanuelle Bercot (De son vivant) ou Nicole Garcia (Amants). Il arrive, son corps emplit l’écran, génère une émotion nucléaire 24 fois par seconde. En 2022, il s’affirme comme le patron et s’offre une année de rêve. Dans Incroyable mais vrai, de Quentin Dupieux, il a une bite électronique. Il traverse Pacifiction, d’Albert Serra, avec une décontraction sidérante, et décroche son deuxième César consécutif, après celui pour De son vivant l’année précédente. Il est épatant dans Revoir Paris ou Le Marchand de sable, et il s’offre un second rôle en or massif dans la comédie de Malik Benalha, Jack Mimoun et les secrets de Val Verde. Comme Jean Gabin ou Gérard Depardieu, Benoît Magimel est un corps, il incarne, il est la force tranquille du cinéma français. Le Festival de Cannes est devenu sa résidence secondaire et cette année, il n’avait pas moins de trois films sur la Croisette : Rosalie, présenté à Un certain regard, Omar la fraise, projeté en séance de minuit, et La Passion de Dodin Bouffant, prix de la mise en scène. Qu’il rappe sur une terrasse d’Alger, un verre à la main, ou qu’il prépare un pot-au-feu avec Juliette Binoche, il rayonne, vole la lumière et l’oxygène, sublime chaque scène. Bref, Benoît vit ses plus belles années.

« ÊTRE ACTEUR, C’EST FAIRE DES CHOIX ET J’AI EU LA CHANCE D’EN FAIRE DE BONS. »

 

Sur les tournages, on le sait, vous venez toujours avec votre playlist et votre enceinte portable. C’est important la musique ?
Benoît Magimel : Ça me permet de me lever le matin, de trouver de l’énergie, des émotions, de me souvenir, de voyager dans le passé, de rêver à des films, à des rôles… C’est un moteur ! À 14 ans, je jouais des percussions : de la salsa, du reggae, du ragamuffin. Je soupçonne que les autres membres du groupe coupaient mon micro quand c’était mon solo… J’étais super léger. J’écoute toujours de la musique cubaine et je joue toujours des percus. Je sais faire deux ou trois rythmes, improviser, mais j’aimerais être plus libre, plus précis.

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CELUI QUI BOSSE_
Le sourire en coin, grillant clope sur clope, Magimel rayonne en séance photo, même avec un (vrai) homard sur l’épaule. Mais ne plaisante pas avec le boulot. « Le cinéma, ça paraît extrêmement simple mais les grands acteurs bossent. Il n’y a pas de secret ! »


Et le rap ?
J’ai toujours écouté du hip hop, à l’époque où ça ne passait pas à la radio. J’ai écouté d’abord de la new wave, The Cure, que j’écoute toujours car Robert Smith est un pur génie, puis je suis passé au funk et au hip hop. J’écoutais du rap new-yorkais, Public Enemy et Flavor Flav, une vraie claque, le Wu-Tang Clan… Sur la West Coast, j’aimais bien Dr. Dre. Il n’y a pas longtemps, j’ai rencontré Mos Def, j’étais très impressionné, c’est une légende.

Et en France, vous écoutiez NTM ?
Bien sûr ! J’adorais NTM (son téléphone retentit, et c’est la chanson « Still D.R.E. », ndlr). Cette période était dingue. Moi, je faisais du graffiti à l’époque. Je bombais dans le 13e, dans les Catacombes, dans le métro. Mon blaze, et j’en ai eu plein, c’était « Kosheez l’Indien ». J’avais 13 ans, j’étais fasciné. J’ai connu cette révolution musicale. J’ai connu JoeyStarr quand il faisait du graf, j’avais rencontré toute l’équipe, il m’invitait dans son studio. J’adorais cette époque de liberté, d’insouciance. Ma jeunesse… 

J’ai l’impression que vous êtes maintenant le boss du cinéma français, le parrain. 
Je ne suis pas le boss, je suis le boss de rien du tout. Être acteur, c’est faire des choix et j’ai eu la chance d’en faire de bons. 

Depuis 2017, il se passe quand même quelque chose. Deux César consécutifs, de grands films, de grands rôles et cette année, trois films à Cannes, un film qui va peut-être aller aux Oscars. Ce n’est plus de la chance !
Je n’ai fait que suivre mon instinct et j’ai fait de bonnes rencontres. Emmanuelle Bercot, ça a été une rencontre très importante, elle m’a fait confiance au moment où j’en avais besoin. Quand j’avais des problèmes avec la justice, son regard était au-dessus de tout ça. Avec Albert Serra, un mec sympa et étrange, on s’est croisé deux minutes à Cannes et il a fait une plaisanterie sur un film de Rebecca Zlotowski. Je ne savais pas qui c’était, je n’avais vu aucun ses films, mais je l’ai trouvé très sympathique. Et il me fait passer une sorte de scénario (pour Pacifiction, ndlr). Bien sûr, j’y vais ! Pour Omar la fraise, je rencontre Elias Belkeddar, je sens qu’il y a quelque chose de très personnel et je dis oui au bout de quinze minutes, sans même lire le scénario. On s’est serré la main, voilà ! J’aime les gens simples, généreux, j’ai besoin d’être certain qu’il y a quelque chose de sincère dans la démarche.

« LA QUARANTAINE, ÇA ME FAIT PENSER À MES DOUZE ANS, C’EST LA MÊME CHOSE ! »


Tout ce que vous touchez se transforme en or.
Je suis heureux de ce qui m’arrive et je ne me pose pas plus de question. Pour Dodin Bouffant, je suis content pour Tran Anh Hung, car il a mis six ans pour réaliser son film. Et finalement, il décroche un prix à Cannes et cette sélection pour les Oscars. Étant jeune, je savais déjà que la quarantaine serait une belle décennie. La trentaine, c’est un peu chiant, tu te cherches, je n’ai pas trouvé mon bonheur. 40, 50 ans, c’est l’âge où tu es serein, tu te concentres sur l’essentiel, ça te permet d’être dans l’instant présent. Aujourd’hui, je peux aussi bien jouer des rôles qui demandent simplement d’être soi, d’incarner avec ce qu’on est. J’ai trouvé mon bonheur, je suis beaucoup plus libre.

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Vous avez obtenu trois César, et un prix d’interprétation à Cannes, à 27 ans, pour La Pianiste.
Quand le rideau est tombé, Milla Jovovich m’a demandé pourquoi je faisais la gueule. J’étais heureux, mais je ne pouvais m’empêcher de penser aux acteurs qui avaient obtenu cette même récompense et qui n’avaient jamais plus bossé après. J’étais méfiant, prudent.

Il est où ce prix ?
Je me le suis fait voler et je n’ai pas osé demander à Cannes de m’en redonner un. Je crois que le mec l’a revendu 7000 euros. Mais j’ai gardé le parchemin… Mes César sont dans ma chambre maintenant, je ne les expose plus dans le salon. Quand je les regarde, j’ai l’impression d’avoir douze ans, c’est un gros kif ! Avec ces prix, je ressens l’affection, le respect de mes pairs, ça me fait du bien. Deux César d’affilée, je ne savais même pas que c’était possible. 

Votre jeu a changé. Comme Jean Gabin, vous incarnez.
L’incarnation, c’est ne plus rien forcer, trouver la liberté absolue, tirer les choses vers soi. Dès mes débuts, j’ai refusé de me répéter, de jouer les mêmes rôles. À 18 ans, j’ai commencé à faire le grand écart avec mes personnages. Un film d’action comme Les Rivières Pourpres 2 ou Les Chevaliers du ciel et La Pianiste d’Haneke. Je fais le cinéma que j’ai envie de voir, je fais des expériences. Jouer dans Forces spéciales au Tadjikistan, interpréter Musset ou Louis XIV, c’est génial ! Pour Pacifiction, il n’y avait rien d’écrit, j’inventais au fur et à mesure. Serra tournait une séquence et il me disait de rentrer dans le cadre quand je voulais. Je pouvais faire mon entrée dix minutes après le début de la prise… Je me suis amusé. La quarantaine, ça me fait penser à mes douze ans, c’est la même chose ! Je peux jouer tragique en me marrant juste avant la prise. 

Le travail, la préparation, c’est important pour vous ?  
Apprendre les rudiments d’un métier pour un film, c’est le petit cadeau en plus. Pour le flic des Rivières pourpres 2, j’avais pas envie de ressembler à un baltringue. Ton flingue, tu ne le mets pas ton pantalon ! Et je voulais trouver un style, comme Steve McQueen dans Au nom de la loi qui a exigé une Winchester au canon scié. Pour La Pianiste, j’ai appris une sonate de Beethoven pendant des mois… Mais je ne peux pas être Louis XIV si je n’ai pas le costume, la perruque. Pour Pacifiction, Albert Serra a eu l’idée du costume croisé et des lunettes. J’ai porté le costume avant le tournage et c’est devenu ma seconde peau. Pour les lunettes avec les verres bleus, je lui ai suggéré de les mettre de temps en temps. Première scène, je les mets et Albert me dit de les garder tout film, même en boîte de nuit. C’était exactement ce que je souhaitais : son identité, c’est sa voiture, son costard blanc et ses lunettes, ; c’est avec ça qu’il embrouille les gens. Maintenant, je porte les mêmes à la ville…

Est-ce que vous faites ce métier pour être aimé ? 
Pour trouver de l’amour. Quand tu te sens désiré, aimé, par un réalisateur, quand tu sens que cette personne veut te sublimer, tu es prêt à tout ! Je veux travailler avec des gens que j’aime. Bosser avec un jeune mec comme Elias, c’était beau, et son premier film se retrouve à Cannes… Magnifique ! Être rappelé par quelqu’un avec qui tu as déjà tourné, ça fait trop plaisir. J’ai fait trois films avec Claude Chabrol, qui m’a appris à me détendre. Un jour, il m’a dit : « Écoute, j’ai fait un Macbeth avec Roger Hanin qui avait l’accent pied-noir. Tu vois, on survit à tout… » Il avait raison, bien sûr.

Vous n’avez pas travaillé aux États-Unis ? 
J’ai fait des castings… Mais ils n’ont pas besoin d’acteurs français, sauf pour jouer des cocus ou des méchants. Je préfère aller chez Houellebecq, faire des expériences. 

Et La Haine, c’était une expérience ?
C’était une participation. C’était important de faire partie de cette aventure. Mathieu m’avait proposé le rôle du skin, mais j’ai refusé, même pas en rêve ! Il a fini pour l’interpréter. J’ai donc fait ma participation, mais tout le monde se rappelle mon unique réplique. 

Qui est ? 
« Le mec qui a trouvé le flingue, j’sais pas c’est qui, mais le mec qu’a trouvé le flingue, j’aimerais bien savoir c’est qui. » Cette phrase est gravée sur la B.O. et elle est restée. À l’époque, on sentait qu’il se passait quelque chose dans le cinéma français, du cinéma très visuel, avec de jeunes réalisateurs comme Dahan ou Siri qui venaient secouer le cocotier. Je ne voulais pas manquer cela. Mais aussi tourner avec Haneke. Ou faire une comédie. Mais c’est dur de trouver une bonne comédie quand tu as vingt piges.

Vous êtes incroyablement drôle dans Omar la fraise et votre duo avec Reda Kateb évoque Laurel et Hardy.
Ça marche bien. Je ne connaissais pas Reda, mais je savais que c’était un bon gars. Quand on s’est rencontrés, ça a été l’évidence, la gentillesse à l’état pur. Je ne comprends pas les acteurs qui essaient d’avoir le plus de répliques ou les meilleures vannes. L’idée, c’est que tout le monde soit magnifique. Pour qu’un film soit réussi, il faut que tout le monde soit bon, c’est un art collectif. Et tu dois proposer. Tous les grands acteurs proposent des choses qui ne sont pas dans le scénario.

Vous regardez vos films ?
Oui, je suis obligé. Mais je préfère quand j’ai un peu de recul. Cinq ans plus tard, j’ai eu le temps d’oublier et d’avoir un œil neuf. Récemment, j’ai revu Forces spéciales et j’ai trouvé ça pas mal, ça se tient super bien, alors que j’avais été plus critique lors de la sortie.

Pourquoi avoir accepté La Passion de Dodin Bouffant ?
Le scénario m’a ému, l’histoire d’amour est super belle. Le film a mis six ans à se monter et Tran Anh Hung avait proposé mon rôle à d’autres acteurs. Juliette Binoche était là depuis le début. Quand j’ai reçu le scénario, c’était une évidence. On s’est serré la main, car je signe jamais de contrat. Quand je m’engage, je m’engage. Dodin Bouffant est un gastronome, quelqu’un qui aime cuisiner, chercher, trouver de nouvelles recettes, et qui cuisine par amour ou par amitié. Il est éperdument amoureux de sa cuisinière et il cherche toujours à la surprendre. Et elle aussi. Sa cuisinière ne veut pas que leur amour se fige et refuse toujours le mariage. Elle cherche la surprise et entretient l’amour. Ce n’est pas seulement un film sur la bouffe, c’est une déclaration d’amour, une déclaration que le réalisateur fait à sa femme, qui est la directrice artistique du film. C’est un beau prétexte pour faire un film.

« ON S’EST SERRÉ LA MAIN, CAR JE SIGNE JAMAIS DE CONTRAT. QUAND JE M’ENGAGE, JE M’ENGAGE. »

 

Qu’avez-vous en commun avec Dodin ? 
Le plaisir de faire plaisir. 

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Pour Dodin, vous vous êtes préparé en mangeant ?
J’ai dit à Tran que les cuisiniers au cinéma étaient toujours gros, donc je lui ai proposé de jouer un cuisinier svelte. Résultat, je suis arrivé sur le plateau avec dix kilos de plus (il explose de rire). Quel embrouilleur je suis ! Pour me préparer, je m’étais mis à cuisiner. Et à bouffer ! 

Vos scènes avec Juliette Binoche sont magnifiques.
Il paraît, c’est ce qu’on me dit… J’ai travaillé avec une grande actrice, une personne que je connais tellement bien (Magimel a été son compagnon il y a 25 ans et ils ont une fille ensemble, ndlr). Forcément, quand on a aimé quelqu’un, on l’aime toujours. Je crois que l’on a bien bossé et que l’on a bien été filmés. Tran nous a sublimés.

La séquence de fin entre vous est extraordinaire.
C’est beau, hein ? Dans le film, mon personnage cherche tout le temps Eugénie, c’est même ma première réplique « Elle est où, Eugénie ? » Et elle reste insaisissable, elle garde en permanence son mystère. Ça m’émeut beaucoup. Au cœur du film, il y a cette citation de Saint Augustin qui dit que le bonheur c’est de continuer à désirer ce que l’on a déjà. J’y crois beaucoup.  

Qu’avez-vous pensé de la polémique à la suite de la nomination de Dodin aux Oscars, alors que certains auraient préféré que ce soit Anatomie d’une chute ?
On m’en a parlé mais je n’ai pas grand-chose à dire. Justine Triet a fait un film super, elle a eu la Palme d’or. Je crois que lorsque l’on est déçu, c’est mieux de se taire. Moi, quand j’ai un truc à dire, je le dis au téléphone à la personne concernée, je ne règle pas mes comptes dans des tribunes. De plus, Anatomie d’une chute va peut-être se voir nommé dans la catégorie du Meilleur film. Il faut attendre avant d’être déçu, elle va peut-être avoir une belle surprise. Je lui souhaite. 

Vous êtes beaucoup plus relax qu’il y a une vingtaine d’années. Vous allez avoir 50 ans, ça va ?
C’est chelou quand même (il se marre). Ça me fait chier de le dire. Je n’aime pas du tout la phrase : « Dans ma tête, je suis toujours le môme de 12 ans », mais je pense que c’est vrai. À 40 ou 45 balais, tu as compris des choses que tu aurais adoré avoir comprises plus tôt. Maintenant, les années filent. Tu te sens enfin bien avec toi-même et les années filent, ça fait chier ! Il me reste dix ans au cinéma et après… Les rôles sont moins intéressants après 65 ans.

Vous pensez parfois que tout peut s’arrêter ?
Si ça s’arrête, si je n’ai plus la lumière, si on ne me reconnait plus dans la rue, j’aurais ma vie d’homme à côté. C’est pour cela que je ne lis jamais les bonnes ou les mauvais critiques. Et je ne monte pas la tête quand je suis nommé aux César…

Vous êtes cher ?
Il y a des films sur lesquels tu peux prendre de l’argent et d’autres où tu baisses ton cachet. Il ne faut jamais asphyxier l’économie du film. Il m’est même déjà arrivé de donner de l’oseille de mon cachet pour un acteur qui voulait plus, parce que je savais qu’il nous fallait cet acteur. Ce qui est important, c’est le film ! 

Quels sont vos projets ?
J’ai fait un petit rôle, un propriétaire sur l’île Maurice, dans un film sur l’esclavage, Ni chaînes, ni maîtres. J’aimerais bien savoir pourquoi il y a eu si peu de films sur l’esclavage dans ce pays… Je vais peut-être faire une série avec Cédric Anger et le film d’Antonin Baudry (Le Chant du loup) sur la Seconde Guerre mondiale et le Général de Gaulle. Maintenant, j’aimerais bien lever le pied pour kiffer et vivre. Cela fait trois ans que je bosse sans discontinuer. Je ne vois pas assez mes amis et les gens que j’aime, mais je n’ai pas réussi à dire non à Antonin…Ça passe trop vite, je ne veux pas gagner ma vie à la perdre.

La Passion de Dodin Bouffant, en salles le 8 novembre


Entretien Marc Godin
Photos Axel Vanhessche