CHARLIE PÂLE « M’APAISER, ENFIN… »

Charlie Pale technikart

Passé de l’atelier à la scène, le jeune chanteur Charlie Pâle sort 8400, un premier EP fait de lutte sociale et de mise à nu. Interview.

Tu viens de Nantes, où tu as travaillé huit ans en usine, expérience que tu racontes dans ton premier single. Comment es-tu passé d’ouvrier à chanteur ?
Charlie Pâle : Cela fait à peine sept mois que je suis parti, je n’ai pas encore réussi à me détacher de cet endroit. Les bons souvenirs que j’en garde m’ont aidé à m’adapter à ce nouveau statut. J’ai commencé mon projet artistique alors que je travaillais encore à l’usine, cela me poussait à travailler toujours plus pour réussir.

Tu as fait les premières parties de Gaëtan Roussel, Hochi, Ben Mazué, L’Impératrice et Hervé. Qu’as-tu appris de ces artistes ?
Gaëtan Roussel a été à l’origine de ma carrière musicale, il m’a parrainé en 2018 au Tremplin Music’Al et m’a invité à faire plusieurs parties en France et en Belgique. Et quand je suis arrivé à Paris, ces artistes, mais aussi IGIT ou Sébastien Rousselet, m’ont effectivement aidé à assumer ma façon de m’exprimer. J’ai appris à m’apaiser, enfin, grâce à eux.

Tu as initié un parcours de transition de genre. Quelle place accordes-tu à ton corps dans ce projet artistique ?
Pour la bande-annonce de l’EP, je voulais montrer toutes les parties de mon corps que j’aimais moins, mes cicatrices. Mon rapport à mon corps est très compliqué, j’avais vraiment besoin de le mettre en lumière pour parler d’acceptation de soi, de non-jugement…

Le titre de ton premier EP, 8400, donne le nombre de jours entre ta première et ta « deuxième » naissance..
Je suis passé de Nantes à Paris, d’ouvrier à artiste, de femme à homme… Je voulais rendre hommage à la personne que j’étais.

La suite ?
Je continue à écrire pour préparer l’après-EP. J’ai mon premier concert en tête d’affiche, au POPUP du Label le 9 juillet et la Maroquinerie, en première partie d’Orlan, le 7 janvier.

@charlie_pale_

 

Par Robin Lecomte
Photo Axel Vanhessche