LUCILLE GUILLAUME : « LE CORPS ET L’INSTINCT »

Cartier x Lucille Guillaume

Aujourd’hui, cette ancienne élève de prépa enchaîne les grosses productions. À 26 ans, Lucille Guillaume incarne une nouvelle génération d’actrices à la fois libres, brillantes et insaisissables.

Tu commences à tourner à 18 ans, alors que tu es en pleine prépa HEC. Ta première rencontre avec le jeu ?
Lucille Guillaume : À huit ans, j’écrivais des petites histoires auxquelles je donnais vie. Avec mes amis ou mon frère, on les tournait comme on pouvait. Je bricolais pour avoir des effets de lumière, des vampires… dans ma tête, c’était du grand Tarantino et j’adorais ça. Puis j’ai commencé le théâtre via des ateliers le mercredi, des petits stages, avant de m’inscrire plus sérieusement…

Ensuite, tu enchaînes sept ans de théâtre d’impro, autant dire toute ton enfance.
Je crois que le théâtre, au départ, c’était un exutoire. Un endroit où je pouvais respirer un peu. Je m’autorisais plus de liberté sur scène que dans la vie. Je pouvais être quelqu’un d’autre, essayer plein de choses. Ça m’a appris à ressentir, à être dans l’émotion pure, sans filtre. Le texte est venu après, d’abord, il y avait le corps et l’instinct.

Cette année, tu joues dans deux projets très exposés : la saison 3 de Validé, que vous venez de finir de tourner, et AKA 2 de Morgan S. Dalibert aux côtés d’Alban Lenoir. Qu’est-ce que ça représente pour toi ?
La saison 3 de Validé est clairement plus dark que les précédentes. J’ai un personnage important, donc c’était un tournage très intense. L’énergie Validé est impressionnante : ça va vite, on tourne beaucoup chaque jour, et c’est formateur de tourner avec des acteurs dont c’est la toute première expérience ! Et là, j’enchaîne avec AKA 2. J’ai reçu la V1 du scénario, on commence bientôt la prépa, surtout sur le maniement des armes, donc ça promet d’être intense !

Avec le premier AKA, vous avez touché un public conséquent : 39 millions de vues en dix jours. Ton quotidien en a-t-il été changé ?
C’était fou. Je me réveillais chaque matin avec plus de 100 nouveaux messages, provenant d’Inde, du Brésil, des États-Unis… Tu te dis : waouh, ça prend un peu de court de recevoir autant d’amour d’un coup.

Tu es aussi à l’affiche de Mads de David Moreau, un film d’horreur en plan-séquence, salué à l’étranger comme un vrai renouveau du genre. Il n’est pas encore sorti en France, tu peux nous le pitcher ?
C’est un film en triptyque. J’interviens dans la dernière partie, quand tout part en vrille après qu’une drogue étrange se soit propagée, rendant les gens presque zombies. Tout est en plan-séquence, J’ai une scène dans un ascenseur où 20 personnes montent 9 étages en 4 minutes pour être synchro. C’était puissant…

L’horreur, ça te parle ?
J’adore ça ! J’ai récemment co-écrit un survival horror dans l’Antiquité. On a envie de pousser loin les recherches historiques, et j’adorerais collaborer avec quelqu’un comme Coralie Fargeat pour m’épauler.

Rap, horreur, action, écriture… Comment tu gères les transitions ?
Quand je suis sur un projet, je disparais dans une bulle. Mes proches le savent : pendant quelques mois, je ne suis plus là. Je suis focus à 100 %, je me laisse happer par l’univers. C’est cette immersion totale qui m’anime, et je pense que c’est ça qui me permet de passer d’un genre à l’autre — parce que je m’y plonge à chaque fois corps et tête.

La suite ?
Cette année, j’ai vraiment pris le temps d’écrire, mais j’avoue que je brûle d’envie de tourner… pourquoi pas provoquer le destin ?

@lucilleguillaum

 

Par Max Malnuit
Photo Kiara Lagarrigue