LA RELÈVE MODELS (MAIS PAS QUE!)

Lorsqu’elle ne défile pas sur les runways ou dans les pages des magazines, la relève du mannequinat s’affiche sur grand écran, brosse des toiles ou enchaîne les projets artistiques. Strike a pose.

Textes Anaïs Dubois
Photos Axel Vanhessche
DA Matthias Saint-Aubin

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MONCEF FARFAR : « PAS DE FILMS SANS VÊTEMENTS ! »

Moncef Farfar
TRENCH EN VELOURS, BLOUSE LAVALLIÈRE HÉRITAGE,
LUNETTES DE SOLEIL WELLINGTON SAINT LAURENT PAR ANTHONY VACCARELLO

Star de la campagne Saint Laurent Fall ‘23, le comédien de 21 ans enchaîne les rôles. Talent à suivre.

Tu as joué dans Mes frères et moi de Yohan Manca, sorti en 2022. Comment es-tu arrivé au cinéma ?
Moncef Farfar : Via Instagram ! À 17 ans, j’ai participé à un casting organisé par la directrice de casting Manon Le Bozec après avoir vu passer une story ; je me suis dit « let’s go » !

Ton approche des rôles que tu joues ?
Je les perçois comme une forme de mensonge. Mais mon fil directeur, c’est quand même de retranscrire mes émotions. Lorsqu’on me demande de jouer la colère, la tristesse, la joie ou encore le bonheur, je pioche dans mon vécu.

Tes projets ?
Je joue dans un premier film, le Bonjour, Tristesse de Durga Chew Bose (sortie prévue en 2024, ndlr). En début d’année, je vais tourner avec Lyna Khoudri et Sofiane Zermani, et j’ai un des rôles principaux avec Sami Slimane.

Tu es acteur avant tout, mais on te voit sur les billboards Saint Laurent en ce moment.
Il n’y a pas de films sans vêtements. Saint Laurent, c’est une famille. On s’est rencontrés lors de mon premier Festival de Cannes. Ma relation avec la maison, c’est 40 % pour mon physique et 60 % pour le rapport très humain et amical que j’entretiens avec eux.

Tu étais d’ailleurs au dîner Saint Laurent en honneur de Béatrice Dalle à Venise.
C’était incroyable : en face de moi il y avait Catherine Deneuve, Gaspard Noé… Ce sont des personnes que je voyais petit à l’écran et je me retrouve à échanger avec eux. Un rêve éveillé.

@monceffarfar

MAME ANTA WADE : « IL FAUT RESTER FRAIS ! »

Mame Anta Wade
LOOK MODEL’S OWN

Étoile montante de l’agence Makers Metropolitan, Mame travaille dans la direction artistique et la production depuis 2020. Interview au cœur de l’industrie.

Ton parcours ?
Mame Anta Wade : J’ai commencé à Toulouse, mais le milieu était assez fermé à l’époque. J’ai donc décidé de voyager en Asie et en Afrique pour me construire un book plus enrichi.

Comment as-tu vécu ces expériences à l’étranger ?
J’ai été agréablement surprise, il y a plus d’ouverture d’esprit concernant les standards de beauté qu’à Paris. Et artistiquement, une créativité plus forte.

Tes meilleurs shootings ?
Ma collaboration avec l’Oréal, car c’est l’une des premières marques à m’avoir fait confiance. Cela fait quatre ans que je travaille avec eux. Un de mes meilleurs souvenir, c’est le défilé de l’année dernière (le show «Walk your Worth», qui s’est déroulé à l’École militaire, pour célébrer l’émancipation des femmes, ndlr). Et il y a mon travail avec Alaïa en 2022, c’était un rêve de petite fille !

Sur quels supports travailles-tu ?
Je fais des campagnes cosmétiques (Fenty, Givenchy, YSL beauty, Prada Beauté, ndlr). Quand je travaille pour la mode, ce sont des éditos (Elle UK, Gala, ndlr), et de temps en temps je fais quelques défilés.

Le futur de l’industrie ?
J’espère qu’on va continuer de s’ouvrir, de comprendre que le consommateur n’a pas besoin de voir une fille filiforme. Devenir plus inclusif en acceptant toutes les formes, toutes les couleurs et tous les origines et tous les genres.

La suite ?
J’aimerais faire de l’acting et je souhaite aussi évoluer dans la DA… Je suis devant et derrière la caméra ! En 2022, j’ai fondé les sourires de Mawo, une association qui vise à démocratiser l’accès aux soins et à l’éducation pour les jeunes dans le besoin.

@mameanta_wade

MATHEA LUCCHINI : « LA BEAUTÉ DU DÉTAIL »

MATHEA LUCCHINI
OVERALLS STRAIGHT CARHARTT

À 23 ans, Mathea Lucchini fait partie de l’agence IMG Models depuis 2017. En parallèle, elle est styliste et s’exerce dans l’identité visuelle.

Tes débuts ?
Mathea Lucchini : J’ai été repérée au Canal Saint Martin, à treize ans, lors d’un scout’ de l’agence IMG Londres. Deux ans après, ils m’ont parlé d’un concours Vogue avec l’agence IMG et en partenariat avec Dior, mais à l’époque ça ne m’intéressait pas trop d’être en compétition avec d’autres filles. Je n’avais pas envoyé ma candidature, mais au moment des résultats, une agente de IMG m’appelle, car elle ne comprenait pas pourquoi je n’en faisais pas partie. Elle a donc contacté Vogue et on est passé de quinze finalistes à seize.

Ça a donné quoi ce concours ?
Je me suis retrouvée un samedi, avec Emmanuelle Alt, rédactrice en chef du Vogue à l’époque, Bella Hadid, Peter Philipp un très grand maquilleur de chez Dior, et on nous apprenait à nous habiller et à défiler. Et par le plus grand des hasards, j’ai gagné ce concours !

Que fais-tu à côté ?
Depuis un an et demi, je suis aussi styliste, parce qu’avec le mannequinat, bien que ce soit génial et que tu collabores avec une équipe créative, tu ne fais plus tourner ton cerveau de la même façon.

La suite ?
J’ai commencé, en parallèle, en tant que directrice artistique pour la marque de sac Llorca, et j’aimerais continuer de me développer dans l’identité visuelle. Et je souhaite évoluer dans le stylisme, dans la beauté du détail et de la simplicité…

@mathealucchini

GAÏA ZIMMERMANN : « LE FANTASME VU PAR LA FEMME »

GAÏA ZIMMERMANN
HUMPHREY JACKET AND TROUSERS IN BLACK SUITING STRIPES VIVIENNE WESTWOOD

À 24 ans, Gaïa Zimmermann lie le mannequinat à son métier d’artiste (campagnes de mode, clip de Jared Leto, éditos…). Interview sur toile.

Tes débuts ?
Gaïa Zimmermann : J’ai commencé la photo à l’école des Gobelins. Plus tard, j’ai continué en étant modèle vivant pour les Beaux Arts de Paris et les Ateliers de Sèvres. Puis, au fur et à mesure, des acteurs de la mode m’ont contactée.

Que fais-tu à côté ?
Je suis peintre et illustratrice, et mes œuvres reposent sur le mouvement avec l’interprétation des caractères. Le mannequinat me permet d’être encore plus ancrée dans mon univers.

Avec quelles marques de mode travailles-tu ?
Lorsque j’ai commencé avec Loewe, je n’étais pas encore en agence, c’était ma première campagne (Campagne Ibiza 2022 de Loewe Paul, ndlr). J’ai aussi collaboré avec Valentino, mais je travaille plus avec des photographes (Marta Bevacqua, Felix Larher..ndlr).

Tu fais des éditos ?
J’ai fait PlayBoy, c’est un de mes meilleurs projets. Je me sentais en adéquation avec ma vision d’une femme indépendante, et pour moi, c’est aussi une femme qui s’assume nue. Ils m’ont proposé le projet comme une nouvelle perception du fantasme, vu par la femme.

Comment explores-tu la nudité ?
Je trouve que la nudité est le vêtement qui me correspond le mieux…

La suite ?
Mon projet principal, c’est de développer mon univers d’artiste, et d’y répondre sous tous les médiums. Dans mes projets photo, j’espère que ça devienne complètement en adéquation avec ma personnalité et mon univers tant dans le stylisme, que dans le maquillage et la direction artistique.

@gaiamojo

JULIA-KIM JEAN : « DEVENIR QUELQU’UN D’AUTRE »

JULIA-KIM JEAN
BACKLESS TOP ET VALETTA SKIRT EN DENIM ALFIE

Au cœur de la mode et de la photo depuis son enfance, Julia-Kim Jean, 25 ans, est aujourd’hui modèle hors agence, pour Rouje, Maison Cleo ou encore Alfie. Interview Insta-cool.

Tes débuts ?
Julia-Kim Jean : J’ai commencé toute petite parce que mon père était le directeur artistique des magazines Jalouse et l’Officiel (Antoine Jean, ndlr), et une à deux fois par an, il publiait un numéro « enfant ». Pour ces parutions, j’ai illustré les séries « défilés de mode », c’était des photos prises avec ma caméra aux shows Dior, Chanel, Jean Paul Gaultier. Ensuite, j’ai continué à poser dans un style plus arty pour des amies photographes comme Juliette Abitbol, Pascaline Dargant… Et il y a deux ans, via Instagram, des directrices de casting et des marques m’ont contactée, et c’est reparti !

Que fais-tu à côté ?
Je travaille depuis cinq ans dans le magasin Yasmine Eslami (marque underwear & swimwear, ndlr) à Paris, où je gère la partie magasin et e-shop. Je monte des projets de shootings et de mode avec des amies, et de temps en temps, je cuisine dans un restaurant.

Tu apparais pour des shootings de Martial Paris, Typologie ou encore Brocca. Qui d’autre ?
L’année dernière, j’ai défilé pour Paloma Wool (pour le défilé SS23 ndlr), j’ai travaillé pour Alfie, j’ai fait le shoot de leur collab’ avec la marque The Underdays et je pose aussi pour Yasmine Eslami.

Comment abordes-tu les éditos ?
Dans la beauté, je trouve ça sympa qu’on m’invente une nouvelle tête. C’est comme dans la mode, tu peux tous les jours devenir quelqu’un d’autre. J’aime bien travailler pour des marques de vêtements, surtout quand c’est confortable, parce que dans ma vie je joue le confort plus que le reste !

La suite ?
La mode, c’est un monde que j’aime beaucoup, mais je ne saurais pas encore te dire où je veux me positionner. Je pense surtout qu’on doit s’améliorer. Pour le mannequinat, je vais à New York prochainement, et j’ai aussi envie d’aller voir à Londres, car c’est une ville plus ouverte d’esprit.

@juliakimjean

RUBEN MOREIRA : « LA MODE EST UN LANGAGE »

Ruben Moreira
VESTE MARYAM NASSIR ZADEH

Des podiums de Jacquemus à Versace, Ruben Moreira, talent en vogue de l’agence Select Model Management, impose sa présence dans le métier aux quatre coins du globe. Interview à l’international.

Tes débuts ?
Ruben Moreira : J’ai rencontré Julien Sanchez, le directeur des collections Homme de chez Jacquemus (anciennement chez Balenciaga de 2015 à 2016, ndlr), au moment de la création de cette ligne en 2018. Il m’a fait aller aux castings du showroom de la marque, et Simon Porte Jacquemus m’a posté sur son Instagram. Ça m’a permis de me faire repérer par mon agent actuel.

Que fais-tu à côté ?
Je viens de finir mes études de droit, et j’ai passé le barreau en septembre. Je suis aussi en train de monter une entreprise de meubles et d’objets d’intérieur.

Tu apparais dans des shootings d’Axel Arigato, Diesel et tu as fait la couverture du magazine Man About Town en 2022. Quoi d’autre ?
Je défile pour Jacquemus à Paris, j’ai fait Burberry à Londres, Bottega Veneta à Berlin, le dernier show Versace à Cannes, le défilé Maryam Nassir Zadeh à New York. J’ai posé pour une campagne Louis Vuitton en 2022, et actuellement je travaille avec Jonathan Anderson chez Loewe (dernière campagne LOEWE PAULA’S Ibiza 2023 par Tim Elkaim, ndlr).

Tu es habillé en Maryam Nassir Zadeh.
Oui, c’est une créatrice new-yorkaise, la designeuse préférée des designers. Si la mode est un langage, elle a une manière très juste de s’exprimer.

Ton meilleur moment avec Jacquemus ?
Son défilé dans le champ de lavande, qui était mon premier grand défilé. C’est comme s’il avait organisé une mini-colo, dans un endroit magnifique avec que des gens superbes !

La suite ?
Je vais sans doute produire un ami, artiste dans la musique, et j’aimerais bien travailler pour l’organisation de la vie en société.

@rubenmoreira_