ENFIN PEINARDS !

laurence remila technikart

L’édito du #239

C’est donc officiel : il va falloir profiter, ces prochaines semaines, de son home sweet home... Se rendre au bureau ? Pour se farcir les pitchs de commerciaux en descente de déjeuner ou de collaborateurs en manque d’inspi’ ? Avoir à s’intéresser aux histoires de garderie de Caro’au premier ou à la prochaine livrée de fournitures Bruneau ? Ah, et sinon, vous avez apporté votre contribution au débat sur les ampoules à réparer de la salle du fond ? Depuis l’arrivée du Covid-19 dans le huitième arrondissement de Paris, on a – enfin – le droit de passer son tour. Mieux, de le faire en étant non plus étiqueté le grincheux ou la grincheuse de service, mais comme un citoyen exemplaire concerné par le sort de ces inconnus plus ou moins nocifs que nous côtoyons chaque jour. 

Rester chez soi… Cette injonction, populaire chez une grande partie de notre lectorat – celle comprenant les dandys et les décroissants – est donc reprise par les têtes pensantes de la start-up nation. (Coucou Franck Riester, soigne- toi bien ! Profites-en surtout pour lire un peu, tout un pays te remerciera…). Mis en quarantaine, chacun d’entre nous va pouvoir s’attaquer à la pile posée depuis trop longtemps sur la table de chevet et, surtout, se déconnecter des aspects les plus chronophages (et les moins stimulants) de la vie en société. Ceux consistant à accorder davantage d’importance à la parlotte autour de ses activités (le « faire savoir » cher à nos amis communicants) qu’à la réalité de celles-ci. D’ailleurs, allez savoir pourquoi, ici à la rédaction, nous faisons l’exact opposé depuis plusieurs semaines… 

Résultat ? Ce matin de veille d’impression, je suis posé dans le train à relire ce numéro tout en m’aspergant les doigts d’un précieux liquide hydro- alcoolique. Et vous savez quoi ? Je me délecte de l’interview de Tellier vantant les bienfaits de la vie domestique (encore un qui ne se plaindra pas d’avoir à rester à la maison), la lisant comme si elle avait été réalisée par d’autres et que je la découvrais dans un magazine payé trop cher chez les voisins du Publicis Drugstore. Il nous a dit ça ? On lui a vraiment construit ce divin décor ? 

Moralité : vous vous retrouvez peut-être en quarantaine, confiné(e) chez vous jusqu’à nouvel ordre. Mais vous lisez Technikart… La chance !

Bonne lecture,
on se retrouve début mai,


Laurence Rémila, Rédacteur en chef