CLAIRE LÉOST, MADAME PRISMA : « PARLER DE LITTÉRATURE ET DE SACS À MAIN »

Claire Léost

Voilà près de deux ans que Claire Léost gère avec une main de fer dans un gant de velours la présidence du groupe Prisma Media. Nous lui avons demandé quelques recommandations de lecture. Prenez note.

Voici, Capital, Flow, Femme actuelle… C’est elle. Claire Léost, 47 ans, présidente controversée du groupe Prisma Media (Vivendi) depuis 2021, gère le portefeuille du « premier éditeur de magazines en France ». 22 titres au total. Son dernier coup ? Le lancement en février du (plus en plus) chic Harper’s Bazaar France

Passée par McKinsey, puis par le groupe CMI (Elle, Marianne…), la businesswoman branchée et lettrée (quand elle ne bosse pas, elle publie des romans : dernièrement, De nulle part les oiseaux surgissent chez JC Lattès) s’attache à compenser la perte prochaine de la cash-machine Gala en lançant deux nouveaux titres : Les clés de mon énergie et Mortelle Adèle. À cette occasion, elle s’est prêtée à notre interrogatoire 100 % média.

Vos parents étaient professeurs, catholiques et de gauche. Que lit-on quand on est fille d’instit’ ?
Claire Léost : J’ai grandi avec tout Bayard Presse, donc J’aime lire, Je bouquine… Et bien sûr Télérama dans la cuisine : on ne voyait pas un film sans savoir ce qu’en pensait Télérama.

Vous avez quitté CMI pour Prisma (Bolloré) il y a bientôt deux ans. Quel média vous a attirée chez eux ?
Je lis beaucoup Voici, depuis longtemps. Les légendes me font toujours rire, les petits potins sont bien écrits. Le grand romancier Philippe Jaenada y fait le rewriting. La presse people est décriée, mais ce n’est pas simple : il faut de l’humour.

Que lisez-vous en premier le matin ?
Ce sont des lectures digitales : les news, sur les applis du Monde, du Figaro, des Échos, pour ne rien rater. Mais pour les portraits et les enquêtes, j’aime lire le M le mag du Monde ou le supplément des Échos.

Et sur les réseaux ?
Je suis davantage branchée newsletter, comme TTSO (Time To Sign Off, newsletter créée par Romain Dessal, ndlr), qui est très marrante, très informée.

Vous suivez des médias anglo-saxons, ou étrangers ?
The Economist, surtout, et parfois leurs vidéos TikTok qui sont très bien faites. Et puis les versions anglo-saxonnes, américaines, ou italiennes de Elle, Vogue ou Harper’s.

Quel est le média que vous conseillez aux autres ?
Pendant longtemps, c’était America, le journal lancé par François Busnel (ex-animateur de La Grande librairie, ndlr) qui ne sort plus aujourd’hui, mais a duré toute la présidence de Trump. Il montrait un autre visage, plus littéraire et intellectuel, des États-Unis.

Ado, quel était votre média de chevet ?
Je me suis émancipée avec 20 ans. C’était un anti-féminin pop, drôle et méchant, et qui ne prenait pas les filles pour des idiotes. Il y avait Diastème au courrier des lecteurs, Simon Liberati, Houellebecq, Laurent Bon… Ils prenaient le contre-pied de Jeune et Jolie ou Ok Podium et avaient des titres comme : « Comment prendre trois kilos avant l’été » ; « Moches et sexy, ceux qui préfèrent les vilaines », etc.

Ça vous a inspirée pour Harper’s France ?
On s’est plutôt inspirés du Vogue des années 1980 : créer un club où l’on peut parler de littérature et de sacs à main, sans être dans la simple consommation.

Et sinon, un conseil de lecture pour cet été ?
Cabana, une somptueuse revue bi-annuelle et ultra-chic qui permet de voir des intérieurs mythiques. Tout y est élégant. Le rêve !

 

Par Violaine Epitalon

 

 
 
 
 
 
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