LORENA DURAN : UN MODÈLE « PLUS-SIZE » CHEZ VICTORIA’S SECRET ?

lorena duran technikart

Avec ses mensurations rubenesques (94-74-107) et son 1m75, l’Espagnole est la première mannequin « curvy » à poser pour Victoria’s Secret. Une révolution XXL ?

Depuis quelques mois, vous êtes extrêmement sollicitée. Vous venez de poser pour Victoria’s Secret, pour Intimissimi… Comment décririez-vous votre carrière jusqu’ici ?
Lorena Duran :
Effort et persévérance.
Comment avez-vous commencé ?
J’aime la mode depuis que je suis enfant. J’avais commencé à travailler à Séville, ma ville natale, mais me suis vraiment lancée de manière professionnelle quand j’ai rencontré ma future bookeuse et elle m’a invitée à faire partie de son agence (Miah Management à Barcelone). C’est à partir de là que ma carrière de mannequin a vraiment commencé.

Que vous inspire les changements que l’industrie de la mode connaît ces derniers temps ? Il y a quelques années, vous n’auriez pas pu faire la même carrière…
Heureusement que le monde de la mode a changé ! Les marques misent davantage sur la diversité, on ne peut que s’en réjouir. Il reste encore beaucoup à faire, mais le changement est bel et bien là ; c’est merveilleux.

Que vous êtes-vous dit en apprenant que vous rejoigniez l’écurie Victoria’s Secret (fermé jusque-là aux mannequins plus rondes) ?
C’était un moment magique. Je ne pouvais pas m’empêcher de pleurer de joie…

« IL RESTE ENCORE BEAUCOUP À FAIRE, MAIS LE CHANGEMENT EST BEL ET BIEN LÀ »


Comment vivez-vous ce nouveau statut d’égérie ?
Je vois ma carrière progresser et j’en suis fière. Cela m’apporte davantage de responsabilités, aussi. Mais je suis assez confiante pour la suite : j’ai une équipe de professionnels qui travaille avec moi, qui sont toujours là pour moi, et me permettent de continuer de me montrer aussi naturellement que possible au reste du monde.

Votre rapport aux shootings ?
J’ai toujours travaillé avec les meilleures équipes et je n’ai jamais eu une mauvaise expérience. Au tout début, quand je voulais être mannequin, tout le monde me disait « non, impossible », j’étais trop grosse selon eux. À part ces refus, je n’ai jamais eu de problème sur un shooting…

Le monde de la mode serait-il moins sexiste que par le passé ?
C’est sûr et certain. Les femmes apprennent à être plus fortes, à dire non devant certaines demandes, à se montrer solidaires entre elles. Pour ma part, je n’ai jamais eu à faire à un comportement inapproprié – heureusement. Et si je me retrouve dans une situation ambiguë, je l’évite et j’en informe mon agent.

Les marques avec lesquelles vous rêveriez de travailler ?
Chanel et Dolce & Gabbana. C’est dit !

Vous avez mis vos études de chimie en standby pour devenir mannequin. Le labo vous manque ?
C’est ma seconde passion. Peut-être que j’y retournerais dans le futur…

Un conseil pour celles et ceux qui ne pensent pas avoir « le corps qu’il faut » ?
Le meilleur conseil que je puisse vous donner est : aimez-vous et aimez-vous tel que vous êtes. Concentrez-vous sur l’intérieur, pas l’extérieur !

 

Entretien Laurence Rémila & Mathilde Gautier
Photo : LORENA BY MANNY ROMAN