L’un des films US les plus sophistiqués depuis longtemps.
Dans une bourgade pécore, une femme dont la fille a été assassinée loue trois panneaux publicitaires pour y dénoncer le laxisme des forces de l’ordre. Pendant deux heures, ces panneaux foutront la ville sens dessus dessous, façon Le Corbeau. McDonagh élabore un grand nuancier de couleurs dans lequel chaque archétype local (la mère-courage, le flic borderline, etc.) révèle les forces toujours contradictoires qui l’habitent. Il y a un effet mécanique dans cette idée lorsqu’elle cherche à faire avancer l’intrigue. Lorsqu’elle se met simplement au service de ses personnages, elle bouleverse.
FRANÇOIS GRELET
Les Panneaux de la Vengeance, de Martin McDonagh