À 22 ans, la créatrice Naya El Ahdab se distingue par la structure élégante et innovante de ses robes t-shirt. Interview front row.
Tu as remporté la première édition du prix David Delfín 2024 en Espagne et tu as été finaliste de l’ITS 2025 en Italie, où tu as décroché le prix spécial Wrad. Comment te sens-tu ?
Naya El Ahdab : Je me questionne nuit et jour sur ma place dans cette industrie, alors ces événements ont été un boost de confiance. Je suis écoutée, comprise et je suis perçue comme une designer à part entière, sans mon fauteuil.
Le point de départ de ta collection est de créer un vêtement capable de sublimer la position assise, inspirée par le neuroblastome que tu as depuis tes un an.
J’ai effectivement souhaité montrer l’interaction entre le corps et le vêtement. L’école m’a adapté deux machines, l’industrielle et la surjeteuse. J’étais très limitée en termes de choix de tissus, la machine à cuir ne m’était par exemple pas possible. Pour cette partie, on m’a donc aidé. Pour mes corsets, j’ai moi-même fait le moulage en plâtre, que j’ai donné à mon docteur qui faisait mes corsets médicaux. C’était important pour moi de collaborer avec lui. Ensuite, j’ai fait les plis avec un pistolet chauffant. Sinon, j’ai tout cousu de A à Z.
La suite ?
Je vais retourner en Italie, avec le designer Matteo Wrad, pour visiter des ateliers et réfléchir à une potentielle collection. Elle n’est que le premier mot d’une phrase, avec laquelle je suis contente de m’être présentée. J’ai trouvé ma voie avec ces formes. Maintenant, elle est neutre. Je souhaite aller vers des pièces davantage ludiques, explorer le vêtement pour homme, les couleurs, les imprimés…
Par Alexis Lacourte
Photo Axel Vanhessche