Kool Shen : « Je ne fais jamais les choses par obligation ! »

C’est à l’occasion du SISMIX – grand barnum festif organisé par Winamax mêlant tournois de poker et teufs débridées – que commence notre entretien avec le co-NTM en chef.

Bruno (son véritable prénom) est en vacances ici, il est souriant, torse-nu, et me propose d’aller nous mettre à l’ombre, la température avoisinant les 43 degrés au bord de la piscine. Il regarde mon cahier raturé, et s’attend à ce que je lui pose une première question sur les fameux concerts du duo (annoncés à Bercy pour mars prochain)… Je le lance sur le poker. « Putain c’est ma passion mec, depuis tout petit, le plaisir des cartes m’a été transmis par mon père, il jouait tout le temps ! Je me souviens, à la maison, je lui disais bonsoir, à lui et ses amis, et au matin ils étaient encore là, en train de jouer ! Il m’a refilé le virus. Avec lui, j’ai découvert le tarot, le rami, et le poker évidemment, mais sans argent ou trois fois rien, juste quelques pièces. Depuis je n’ai jamais lâché tu sais, et puis j’ai progressé. » Progresser ?!  « J’ai beaucoup travaillé, appris, sans m’en rendre compte en fait, et je suis devenu une bête en calcul, j’adore ça » me confie-t-il, avant de poursuivre : « ça m’a aidé, par exemple, à rester lucide. Vis à vis de ma carrière, je ne fais jamais les choses par obligation. »

Kool Shen, en mode détente avant le game face à la piscine du Es Saadi de Marrakech ♠♣♥♦ photo Caroline Darcourt 

Il déroule ensuite les temps forts d’une carrière qui ne semble en rien s’essouffler : « Et maintenant qu’on va remonter sur scène, tout le monde commence à nous bassiner avec nos 30 ans ! Alors qu’en fait non, ça n’a rien à voir : on a juste envie, là, maintenant, de se faire plaisir, parce qu’on aime ça, et parce que ça nous manque aussi. Et s’il fallait faire un bon calcul, ça célèbrerait nos 31 ans de carrière, car on a commencé en 87 ! » Tiens, justement, moi qui souhaitais conclure en évoquant cette énergie – folle – déployée sur scène lors des derniers concerts d’NTM, je lui demande de revenir quelques minutes sur ses premiers souvenirs de lives en tant que spectateur, les premières claques ou artistes qui l’auraient inspiré, il répond du tac-o- tac « J’ai vu le grand James, à Bercy ! Ça, je m’en souviendrai toute ma vie. Et puis après, Busta Rhymes mec ! Là c’était dingue, un charisme et un flow de malade, il m’a foutu la chair de poule ! Ce sont ce genre de prestations qui me reviennent en tête… Alors en mars, je te le dis direct, on va tout faire pour foutre le feu… ». Le prochain rendez-vous est donc pris, et ce sera à l’AccordHotels Arena.

ANNA SLEE

PHOTOS CAROLINE DARCOURT