COLOMBIE : SAFARI ANIMALIER SUR LA ROUTE DE LA PAIX

Le processus de paix engagé depuis plus d’une décennie en Colombie offre aux amoureux de nature la possibilité d’explorer des régions envoutantes encore préservées…

Avant de partir à la découverte des merveilles de la « route de la paix », on pose ses valises à Bogota, dans le fameux Hôtel de la Opera, en plein cœur de la Candelaria, le vieux centre de la capitale. Un élégant hôtel historique superbement restauré, sis juste à côté du Teatro Colón et en face du Palacio de San Carlos. Disposant de deux restaurants gastronomiques, La Scala, pour une cuisine méditerranéenne, et El Mirador pour des plats typiquement colombiens, avec vue sur les coupoles de l’église de San Ignacio et de la cathédrale Primada, d’un spa et d’une piscine intérieure, l’Hôtel de la Opera est la base idéale pour s’aventurer dans la Candelaria, le berceau de la cité. C’est là qu’en 1538 fût fondée Santa Fe de Bogota par les conquistadors espagnols, guidés par une légende pour retrouver El Dorado, le prince doré, et ses fabuleux trésors. Près de cinq cents ans plus tard, cet embryon colonial a évolué en une mégalopole tentaculaire, mais les maisons aux couleurs bigarrées évoquent encore ce passé fastueux…

Dans les ruelles pavées qui grimpent sec au pied du cerro de Monserrate, les bâtiments pompeux et les vieilles églises font place à des ruelles calmes et colorées, bordées de charmantes demeures d’époque. Les murs y sont ornés de street art évoquant le conflit armé, la paix, la culture indigène, la puissance de la nature colombienne… Dans le genre, ne manquez pas le quartier bohème autour de la Plazoleta Chorro de Quevedo et ses fresques hallucinantes.

Dans la Carrera 2, on goûte à la chichan une boisson indigène produite en groupe, chacun mâchant puis recrachant dans le pot commun des grains de maïs, qui fermenteront par la suite. Pas d’inquiétudes, la recette a évolué et la mastication humaine n’est plus obligatoire. On se laisse aussi tenter par la chucula, breuvage chaud constitué de cacao, maïs, blé, pois-chiche, fève, clous de girofle et cannelle. Côté resto, Mini-Mal, La Puerta Falsa, El Gato Gris, El Aquelarre et Origen Bistro sont des valeurs sûres. Le quartier regorge de musées (ne pas manquer celui de Botero et l’impressionnant Musée de l’or), de fondations et de galeries (Espacio El Dorado, NC-arte…).

Après avoir exploré le cœur historique de la capitale colombienne, on entame notre périple sur la route de la paix en sautant dans le 4×4 d’Aventure Colombia, l’agence francophone de référence en Colombie, spécialiste du tourisme nature et aventure. On prend la direction du Paramo de Chingaza, ses paysages montagneux à couper le souffle et sa biodiversité exceptionnelle.

Déclaré parc national en 1977, c’est, à seulement une heure de Bogotá, un joyau naturel couvrant plus de 76 000 hectares au cœur de la majestueuse Cordillère des Andes. La Colombie possède plus de 50% des paramos du monde, une variété d’écosystème qu’on ne peut trouver qu’en haute montagne, notamment dans la Cordillère des Andes, et qui recèlent une extraordinaire diversité de faune et flore. Dont les emblématiques frailejones, des plantes ressemblant à des cactus, typiques de la région.

 

Chingaza est l’ancien territoire des tribus Muisca, qui le considéraient comme un lieu sacré. Ils s’y adonnaient au rituel de l’El Dorado au bord des lacs de Siecha. Aujourd’hui, les visiteurs peuvent se plonger dans ces légendes tout en explorant la biodiversité étonnante du parc, qui offre aux visiteurs une grande variété de sentiers écotouristiques. Entre lacs enchanteurs, forêt andine et vues panoramiques, vous aurez peut être la chance d’observer le majestueux condor des Andes, mais aussi tapir, cerf à queue blanche, puma, jaguar… Sans oublier le plus emblématique d’entre tous : l’ours à lunettes, ainsi appelé pour ses marques blanches caractéristiques sur le visage.

Seul ours d’Amérique du Sud, il joue un rôle essentiel dans l’équilibre du paramo. Par ses déambulations et son alimentation, il participe à la pollinisation de nombreuses fleurs et à la dispersion des graines de certains arbres. Longtemps vu d’un très mauvais œil et chassé, car il peut, lorsque son environnement est attaqué, s’en prendre aux bétails, et parfois même à l’homme, il est désormais de plus en plus protégé. Des initiatives qui viennent souvent d’anciens éleveurs qui reconvertissent leur ferme en lieu éco-touristique. Des bases on ne peut plus authentiques, riches en rencontres hautes en couleur et en truculents échanges, pour partir dans les brumes à la chasse photographique à l’ours à lunettes !

Depuis Chingaza, on descend par la route des lacs jusqu’à San Juanito. Aujourd’hui paisible, ce village était autrefois l’un des états-majors des FARC. C’était dans le coin que les personnes enlevées à Bogota étaient retenues. La région essaye désormais d’oublier ces années noires et s’est tournée vers le tourisme. A raison, puisqu’elle offre des paysages tout bonnement paradisiaques. Montagnes recouvertes de jungle, successions de cascades n’ayant rien à envier aux plus pures panoramas tahitiens, immenses cavernes, dont l’une, parcourue par un cours d’eau, abrite une statue de la vierge de Lourdes. Et partout, la culture du haricot, du frijol, véritable institution, sur des parcelles aux dénivelés dépassant l’entendement. Ici, on part en quête du gallito de roca, le coq-de-roche, splendide oiseau à l’intense couleur rouge-orange, reconnaissable à son étonnante crête dressée sur le bec et le front. Ses couleurs ne sont pas les seules à être criardes. Sa parade nuptiale, mémorable spectacle, s’accompagne des sons les plus étranges et fantastiques qui soient…

On poursuit l’aventure de la route de la paix sur des pistes tracées à flanc de montagne, que bien peu de voyageurs ont encore eu l’occasion d’emprunter, entourées par la jungle, et rappelant les riches heures du Camel Trophy… On passe par des villages perchés tout en haut des sommets, comme le bien nommé El Calvario, avant de redescendre vers les plaines, les llanos, autre paysage emblématique de Colombie. Dans cette région longtemps restée isolée et à l’identité très marquée, on fait escale dans l’un des eco-lodge de la région, des réserves qui permettent de protéger la faune locale contre la destruction de la nature sauvage engendrée par la culture du palmier à huile, du caoutchouc, ou le bétail. L’élevage est depuis toujours l’activité principale de la région. Les immenses plaines ont permis la création de gigantesques fermes, les hatos, que l’on parcourt traditionnellement à cheval pour chercher et regrouper les troupeaux. Avec toute la culture du cowboy colombien, le llanero, qui va avec : chapeau, lasso et rodéo. Mais pour l’heure, c’est la faune sauvage qui nous intéresse et on embarque pour un safari llanero, à la rencontre, entre autres, d’alligators, fourmiliers, ibis et spatules roses, toucans, capibaras, et autres singes hurleurs. Sans oublier la plus étonnante de toute, celle de la minuscule chouettes des terriers… 

Notre périple nous emmène plus au sud vers Puerto Rico, dans la région du Meta, à la recherche d’un animal mythique s’il en est… l’anaconda, mystérieux serpent qu’entourent de multiples légendes. Et tout autant d’exagérations, qu’un Marseillais ne renierait pas, et dont les locaux sont peu avares. Tout en s’arsouillant la glotte au canelazo, savoureux mélange d’aguardiente, de mélasse et de cannelle, on s’imprègne des légendes du coin, celle du malicieux et pervers duende, chapardeur et égareur professionnel, ou de l’embotado, cavalier sans tête qui pourrait bien décider de piquer un somme dans votre hamac. Petit tour en barque dans un morichal, point d’eau où poussent un palmier typique, entourés d’aras par dizaines et de hoazins huppés, volatile surnommé « oiseau puant » dont les cris rauques rappellent la respiration d’un fumeur asthmatique, avant de partir traquer le fameux anaconda…

On pousse toujours plus au sud pour atteindre le Guaviare. Sans doute l’un des endroits les plus authentiques de Colombie ! Très loin du tourisme de masse qui a envahi Medellin ou la côte Caraïbe, cette région est le symbole de la résilience de la Colombie. Après de nombreuses années de violence et d’abandon par l’État, ses habitants ont réussi à transformer l’une des plus grosses zones productrices de coca du pays, où s’affrontaient militaires, paramilitaires et FARC, en une destination magique et sauvage qui n’a rien à envier à l’Amazonie. C’est d’ailleurs sa porte d’entrée ! Rivières colorées, piscines naturelles, grottes, lagunes, savanes, animaux et incroyables peintures rupestres datant de plus de 12 000 ans.… Des guides héritiers des tribus indiennes vous emmènent pour un trek indianajonesque dans la jungle à leur découverte, et interprètent pour vous la cosmogonie que recèle ce fascinant musée à ciel ouvert…

Hôtel de l’Opéra

A partir de 100 euros la chambre double

https://www.hotelopera.com.co/fr

Organiser son trip nature en Colombie avec Aventure Colombia

Que vous ayez envie de chiller sur la côte, de tenter l’aventure amazonienne, de trekker dans les Andes, de découvrir le Caño Cristales, la Guajira, ou de partir pour des régions encore très peu explorées, Aventure Colombia est l’agence qu’il vous faut. Fondée en 2007 par Mathieu Perrot-Borhinger, un français installé en Colombie, l’agence, spécialiste du tourisme d´aventure, de l´écotourisme et du tourisme communautaire, s’est imposée comme le partenaire francophone de référence en Colombie en proposant un voyage exigeant et hors des sentiers battus.

aventurecolombia.com

Par Sébastien Bardos