En bonne voie pour une ceinture mondiale (il vient de décrocher la WBC Silver), le combattant franco-marocain Bilel Jkitou est venu nous parler de boxe anglaise, de Nanterre et de GTA. Interview sur le ring.
En 2008, tu as mené ton premier combat en amateur ; tu avais 16 ans. Tes deux frères étant déjà dans la boxe, comment a réagi ta famille lorsque tu as voulu passer en pro ?
Bilel Jkitou : Mes frères ont été mes meilleurs adversaires, on boxait partout dans la maison, ça a été mon premier apprentissage. Après ce premier combat, je voulais me consacrer à la boxe, donc je me suis entraîné à fond. Mes frères me conseillaient de revenir au foot. Mais je suis passé pro en 2015. Au départ, mes parents fermaient les yeux, maintenant ils sont là à chaque combat, même à l’international.
Tu es franco-marocain, et très attaché à Nanterre, où tu as grandi et où tu t’engages auprès des antennes jeunesse. Sens-tu une différence de réception dans le public ?
Au Maroc, il y a une grosse ferveur. Il y a moins d’événements là-bas donc les gens sont plus euphoriques. Mais en France et à Nanterre, le public me porte aussi, parce que c’est chez moi.
Pour annoncer ton combat du 21 décembre dernier, où tu as décroché la WBC Silver, tu as publié une vidéo façon GTA (Grand Theft Auto) dans laquelle tu joues. C’est capital pour toi le storytelling ?
Oui ! Et ça a marqué le coup. D’autant plus que GTA a bercé mon enfance. Fin août 2013, lorsque GTA 5 est sorti, je commençais à peine ma carrière professionnelle et je me suis dit : je serai champion du monde avant la sortie de GTA 6 ! Je me suis mis une grosse pression parce que la date annoncée était novembre 2025…
Tu animes un podcast sur YouTube, « Bien ou Foie ». Tu y reçois des amis boxeurs, mais aussi Malik Bentalha…
J’ai toujours été passionné par l’art de l’interview. Petit, je voulais être journaliste sportif. Le premier invité a été Youssef Boughanem, un ami boxeur, et maintenant je diversifie les profils.
Ton mantra pour 2025 ?
Être toujours guidé par la niya (bonne intention en arabe, ndlr) !
Par Léa Guillonnet
Photo Axel Vanhessche