AURORE GUEZ : « LE BEAU DU BIZARRE »

Aurore Guez

Artiste indépendante, connectée et débrouillarde, Aurore Guez, 24 ans, peint des visages et les expose dans la rue ou chez votre épicier. À suivre.

Tes portraits s’inscrivent dans un style expressionniste et figuratif. Te revendiques-tu d’un mouvement artistique particulier ?
Aurore Guez : Pas vraiment, mais Lucian Freud, Chaïm Soutine et Egon Schiele, leur façon de peindre des visages et des corps à la fois naïfs et déformés, font partie de mes inspirations.

Avant la peinture, tu faisais du chant. Quel a été le déclic ?
À l’époque, j’avais participé à un son collaboratif avec Krisy [Christopher Botuli], l’arrangeur de Damso. Quand je me suis mise à peindre, j’ai fait son portrait, je l’ai identifié et il a repartagé sur ses réseaux. Là, j’ai commencé à y croire.

Ta routine pour peindre ?
Je m’immerge dans l’univers de l’artiste que je peins, ses albums, ses interviews, je vais regarder ses mimiques… Quand je peins Basquiat, je cherche ce qu’il écoutait à l’époque.

Tu t’es fait connaître avec des expos sauvages, dans des magasins de literie, et dernièrement lors d’un partenariat avec Back Market. Peintre, partenaire de marques et connectée, c’est compatible ?
Travailler avec des marques me permet de donner une direction à ce que je fais. Concrètement, un artiste aujourd’hui, a deux choix : soit aller en galerie et avoir les bons contacts pour le faire, soit, comme moi, et tracer son propre chemin.

Tu peins beaucoup de personnalités, qui viennent à tes expos. Quand tu gardes la toile que Snoop Dogg t’a dédicacée (ci-contre), quelle est l’idée derrière ?
C’est simple. Soit je la lui donne, et il y a une chance sur mille pour qu’il l’accroche chez lui. Soit je la garde et j’ai un souvenir à vie d’une légende vivante à qui j’ai claqué la bise.

Dans un an, tu te vois où ?
Faire des scénographies un peu folles pour les défilés des marques de luxe. Ou investir le Grand Palais !

La collab’ rêvée ?
Avec Tim Burton. J’aime ce qu’il y a de beau dans le bizarre.

La suite ?
On va vite me revoir dans la rue !

@auroreguez

 

Par Violaine Epitalon
Photo Basile Bertrand