L’ART DE GUERLAIN : « SUBLIMER LA MATIÈRE NATURELLE TOUT EN LA PRÉSERVANT » 

SABRINA RATTÉ L’art de Guerlain

Ann Caroline Prazan dirige la programmation culturelle de Guerlain. Elle nous en dit plus sur le mécénat artistique de la Maison fondée par Pierre François Pascal Guerlain.

Guerlain - Ann Caroline Prazan
Depuis 20 ans qu’Ann Caroline Prazan est directrice marketing et directrice artistique, la Maison Guerlain est toujours aussi bien gérée.

C’est la seizième année que Guerlain s’associe à la FIAC pour sa nouvelle exposition « Quand la matière devient art ». Quelle est la relation qu’entretient la Maison Guerlain avec l’art ?
Ann Caroline Prazan : L’exposition offre à des artistes de tous horizons un lieu d’expression toujours pensé par et pour eux. C’est dans ce cadre qu’a lieu  « Quand la matière devient art », une exposition qui repousse les limites des territoires créatifs en explorant le rapport de l’art à la matière. Art et matière, deux notions que l’Histoire a parfois cherché à opposer et qui n’ont de cesse d’évoluer et de mutuellement s’interroger et se nourrir.

Quelle est la place de la matière première dans les créations Guerlain ?
Sublimer la matière naturelle tout en la préservant est une des raisons d’être de notre Maison. Celle-ci ne fait que se réaffirmer aujourd’hui, à l’heure où les matières premières sont menacées par un déséquilibre rampant de nos écosystèmes, si précieux et finalement fragiles.

Pensez-vous que les NFTs représentent l’avenir du marché de l’art ? 
Si les NFTs sont à toutes les lèvres, c’est parce qu’ils annoncent une révolution pour la notion de propriété numérique. Ils impliquent une infinité de possibles : faire circuler l’art digital avec une sécurité jamais atteinte en le certifiant, garantir la paternité et l’authenticité des œuvres qui émergent dans l’espace numérique. Surtout, redonner de la valeur par l’unicité à des objets d’art. Les NFTs portent la promesse de protéger les créateurs et leurs créations, de multiplier les échanges artistiques sereinement. Ils représentent ainsi une opportunité pour le marché de l’art : décloisonner la création, agrandir les marchés et les espaces de rencontre, mais dans une sérénité qui ne met pas en péril ce qui rend toutes les formes d’art possible. 

Comment évolue le marché cosmétique depuis le Covid ? 
Deux grandes tendances me semblent pertinentes à relever : les usages digitaux et la durabilité, tendances complémentaires et antérieures à la pandémie, mais que celle-ci a propulsés au-devant des enjeux du marché cosmétique. Les enjeux sanitaires et l’impossibilité de se rendre en magasin ont largement accéléré la vente en ligne mais aussi les essais virtuels, rendus possibles par toutes les technologies. La Maison n’a pas attendu le Covid pour faire de la durabilité une condition sine qua non de conception et de production. Celle-ci va de pair avec les standards de Guerlain, qui sont ceux de l’excellence et de la naturalité. Ces deux enjeux ont pour moteur commun l’innovation, chère à la Maison Guerlain. 

Quels sont les projets à venir pour Guerlain ? 
De nombreuses expositions, collaborations et pièces d’exception des artistes que nous aimons et admirons. Notre adresse historique, 68 avenue des Champs-Élysées, est l’écrin parfait pour découvrir ou redécouvrir les racines et les ailes de la Maison. 

www.guerlain.com


Par Margot Pannequin