STEFAN CREPON, ESPOIR CINÉ : « LE STRESS EST UN MOTEUR… »

Stefan Crepon

L’acteur de 26 ans est nommé pour le « meilleur espoir masculin » aux César 2023 grâce à son rôle dans Peter Von Kant de François Ozon. Gold interview.

Tu as tourné dans La Prière de Cédric Kahn. C’était ta découverte du secteur ?
Stefan Crepon : Oui, j’avais trouvé ce casting tout seul. J’avais frappé à la porte de toutes les agences et à chaque fois on me disait qu’il n’y avait plus de place… Grâce à ce tournage, j’ai pu passer les essais pour Le Bureau des Légendes.

Comment t’es-tu retrouvé à jouer Karl, le personnage sans parole de Peter Von Kant ?
Mon agent m’appelle et me dit que je dois passer des essais pour François Ozon. Je vois dans le mail qu’on m’a attribué le rôle de Victor qui n’existe que dans les didascalies. Les essais se passent bien et un mois plus tard, François m’invite à prendre un café dans sa boite de production. Il m’énonce le casting avec Denis Ménochet et Isabelle Adjani… et je commence à comprendre que j’ai le rôle. La folie ! Très vite, mon personnage m’a touché.

Il y a un rapport de domination avec le personnage de Denis Ménochet. Tu as eu peur ?
Denis est la personne la plus douce et bienveillante au monde. C’était un pur bonheur. Je n’aurais pas pu rêver mieux comme partenaire de jeu, même s’il m’exclavagise un peu dans le film.

Tu n’es pas sur les réseaux sociaux, alors qu’on est une génération qui passe beaucoup par Instagram…
Oui, et j’entends plein de gens très étonnés lorsque je leur dis que je n’ai pas Instagram. Je ne crois pas que ce soit capital pour mon métier, c’est l’argument de certains. Le plus important, ce sont les films que je fais et les personnages que je porte.

Un conseil qui t’a marqué ?
C’était sur Le Bureau des légendes. Je suis venu un ou deux mois avant le tournage faire des répétitions. En arrivant dans l’ascenseur à la Cité du cinéma, j’ai vu un type rentrer en parka et bonnet péruvien. J’ai fini par me rendre compte que c’était Mathieu Amalric, lui aussi nouveau sur la saison avec moi. Il a remarqué mon stress ; un peu mal rasé, il m’a dit : « Moi aussi je stresse à mort ! Mais c’est super bien, n’arrête jamais, car le jour où tu t’arrêteras de stresser, tu feras que de la merde ». Le stress est un moteur.

Où est-ce qu’on va pouvoir te voir en 2023 ?
Dans le prochain film de Cédric Kahn Making Of (titre provisoire, ndlr) avec Souheila Yacoub, Jonathan Cohen, Denis Podalydès… une joyeuse bande. C’est un film qui traite du cinéma.

Le rôle de tes rêves ?
Tous ! Par exemple, chaque personne que je croise dans la rue, si c’est bien écrit, j’ai envie de raconter son histoire. Tout le monde peut être passionnant. 

Peter Von Kant de François Ozon disponible sur Prime Video.


Par
Mathis Raymond
Photo Julien Grignon