SAMI SLIMANE, L’ATHÉNIEN : « DONNER DE L’ESPOIR »

Sami Slimane

Il est LA révélation du nouveau Gavras. À 22 ans, Sami Slimane, passé des Épinettes (Issy Les Moulineaux) aux plateaux de tournages de Netflix, est promis à un avenir explosif. Première interview.

Comment t’es-tu retrouvé à jouer Karim, le plus fougueux des émeutiers d’Athena ?
Sami Slimane : En 2017, j’avais passé un casting pour le rôle de Joey Starr dans Suprêmes, et comme vous vous en doutez, puisque vous ne m’avez pas vu dedans, je n’ai pas été pris. Une des personnes qui bossait au casting, Mohamed Belhamar, m’a dit qu’elle me rappellerait pour un autre projet. Entre-temps, j’avais trouvé un travail de serveur que j’ai quitté au troisième confinement. Le lendemain de ma démission, le téléphone a sonné. C’était Mohamed pour le prochain Romain Gavras.

Comment s’est passé le casting ?
Il fallait improviser. On n’avait pas de texte, seulement un thème. Mais pendant que j’y étais, un ami a eu un gros problème donc je l’ai appelé direct et cet appel a permis de débloquer quelque chose en moi. J’ai voulu quitter le casting, et je ne remercierais jamais assez Mohamed qui a fermé la porte et m’a dit : « Tu ne vas nulle part ». J’ai fumé une clope et j’y suis retourné. Et j’ai tout lâché…

Comment s’est passé le « call-back » avec l’équipe ?
Bien plus tard, j’ai été dire merci à Mohamed. Je lui ai dit qu’il m’avait sauvé. Il m’a répondu : « Mais tu sais que depuis le début on te cherche ! Le premier jour où tu es passé, tu es arrivé quatrième [au second casting] et Romain a dit : « C’est lui que je veux. Testez-le pour voir s’il vient à l’heure, s’il est motivé ». » Je l’étais. 

Enfant, avais-tu envie de devenir comédien ?
On a tous eu ce rêve de gosse d’être à la télévision. Les profs te répondent toujours que ce n’est pas un métier, ils te remettent les pieds sur terre et te font comprendre que toi, tu ne peux pas. La semaine d’après, quand tu vas voir la conseillère d’orientation, ça te parle en mécanique (j’ai fait un CAP mécanique avant d’être viré), en boucherie, en plomberie. Si l’école éclairait les élèves sur les métiers artistiques, beaucoup de gens ne seraient plus au point mort aujourd’hui. Je veux que les petits jeunes de tout milieu se disent : « Si lui l’a fait, je peux le faire ». Je veux donner de l’espoir. 

Quels sont les meilleurs conseils que tu as reçus pour jouer ce rôle ?
Sébastien, le coach de Kourtrajmé qu’on m’a attribué sur le tournage (car j’avais besoin d’aide et je voulais être à la hauteur), m’a fait comprendre que pour créer ton personnage, il faut que tu puisses comprendre les personnages qui l’entourent sinon tu ne peux pas le créer. C’est la meilleure chose qu’on m’ait dite. L’autre chose que j’ai apprise, c’est le collectif. Sur un tournage, quand une personne tombe, tu la relèves. 

La suite ?
Pour l’instant, rien, malheureusement ; je ne dois pas être assez branché ! Mais j’ai découvert une vraie passion, on verra bien… 

Ton idole ?
Depuis que je suis tout petit, Leonardo DiCaprio me fait rêver. Mon but, c’est d’arriver à son niveau un jour. C’est très, très, très loin encore, mais l’objectif, c’est ça !

Où te vois-tu dans cinq ans ?
Je ne me vois pas changer de vie, car j’aime ma vie actuelle. Je ne veux juste plus avoir à me poser la question des fins de mois. Je veux tourner dans des films et laisser une trace, faire briller mon nom de famille. Je dois rendre ça à mes parents. 

Athena disponible sur Netflix

Maille en lurex, Pantalon & Bottines Mick Saint Laurent by Anthony Vaccarello



Par 
Margot Ruyter
Photo Alexandre Lasnier