PAUL BEAUREPAIRE, WONDER KID : « COMMENT ÇA, VOUS N’ÊTES PAS FANS DU CLUB AMÉRICA ? »

Paul Beaurepaire technikart

Beau-fils de Vincent Lacoste dans Le Temps d’aimer, Paul Beaurepaire, 22 ans, s’impose comme un talent à suivre. Rencontre avant mise sur orbite.

Vous avez grandi à Nantes, dans une famille de commerciaux. Quel a été votre premier contact avec l’acting ?
Paul Beaurepaire : J’ai grandi au nord de Nantes plus exactement, dans la petite commune de Treillières. Ma mère m’a inscrit dans un cours de théâtre à l’âge de huit ans et j’y suis resté jusqu’à mes 18 ans. J’ai eu un super prof et j’ai joué plein de rôles, dont Merlin l’enchanteur… J’ai très vite senti que c’était pour moi un véritable lieu d’expression et d’émotions.

« J’AI RÉUSSI À FAIRE RIRE LE PUBLIC. MON SECRET ? J’AVAIS BOSSÉ… »

 

Quel genre d’adolescent étiez-vous ?
J’étais très inspiré par les YouTubeurs. J’ai commencé à faire des Vine dans mon jardin, avec mes potes, je jouais des personnages, je m’inventais des rôles. À 16 ans, j’ai découvert le stand-up et je me suis dit que c’était cela que je voulais faire. Je postais mes vidéos sur YouTube et je suis allé dans des Comedy Clubs, avec mes textes. J’écrivais des blagues et j’étais inspiré par Roman Freyssinet, Baptiste Lecaplain, et surtout le YouTubeur Mister V. Ma première fois sur une scène ouverte, à 16 ans, j’ai bidé grave, car c’est dur de faire marrer des gens plus âgés, on n’a pas forcément le même humour. Le mec de la scène m’a proposé de revenir le lendemain et là, j’ai réussi à faire rire le public, j’ai même gagné un prix. Le secret ? J’avais bossé !

Vous étiez fan de rap ?
J’écoute de la musique tout le temps, c’est très important pour moi. J’ai grandi avec le rap et je fais aussi de la musique. J’ai commencé à 17 ans, j’avais besoin de créer. J’écrivais et j’enregistrais dans mon home studio, avec un petit micro prêté par un pote, et une boîte de chaussures Converse pour tenir le micro. Je voulais transmettre des émotions à travers la musique. J’ai donc appris tout seul à rapper, à m’enregistrer, à mixer. Mes inspirations, c’était encore Mister V. Je ne mettais rien sur le Net, mais maintenant, je commence à poster. J’ai également fait du break-dance de onze à quinze ans. Je faisais des battles avec les gens de mon cours de danse. J’aimais beaucoup cela, j’ai appris à maîtriser mon corps, ce qui est primordial pour jouer.

Pour devenir comédien, vous êtes passé par le cours Florent ?
J’ai passé le bac et le concours de la classe libre du Cours Florent en même temps. Je savais que c’était à Paris que ça se passait. Ma mère m’a dit que si je réussissais le concours, j’irai habiter à Paris et je l’ai eu. La classe libre, c’est gratuit, mais c’est très sélectif : on était 2000 je crois, et ils prennent dix filles et dix garçons. J’avais présenté une scène burlesque de Labiche et un extrait de Tchekhov, le monologue des forêts d’Oncle Vania. Au Cours Florent, la formation est très intense, on travaille beaucoup. J’y suis resté deux ans, j’ai joué Hamlet, La Mouette de Tchekhov…

Quels ont été vos premiers rôles ?
J’ai passé rapidement des castings, mais ça ne marchait pas trop au début. Puis j’ai décroché un petit rôle dans la série de Katell Quillévéré, Le Monde de demain, sur NTM, celui de Sébastien Farran, leur manager.

Terror Seb !
Ouais (il éclate de rire). Je ne l’ai pas rencontré mais j’ai fait brièvement la connaissance JoeyStarr, qui est très sympa et qui m’a dit « Il paraît que tu es un bon acteur ? ». On me voit dans les épisodes cinq et six. Même si c’était trop court, ça a été une super expérience. J’ai enchaîné avec un tout petit rôle dans Mon crime de François Ozon. Faut pas aller pisser, sinon on rate mon apparition ! Je me demandais si je n’allais pas arrêter, car je suis très impatient… et j’ai passé le casting du Temps d’aimer. J’ai décroché un petit rôle mais à la suite d’un désistement, le rôle du fils d’Anaïs Demoustier, et donc du beau-fils de Vincent Lacoste, s’est libéré. Je savais que ce rôle était pour moi et je me suis défoncé, c’était la chance de ma vie ! J’ai eu huit jours de tournage, et j’ai adoré jouer ce personnage complexe, introverti, timide, qui n’arrive pas à exprimer ses émotions ; tout mon contraire, quoi ! Dans le film, je suis censé avoir seize ans, on a donc triché un peu avec le maquillage.

Le film a été sélectionné à Cannes.
C’était chouette. On a eu un accueil chaleureux. J’ai monté les Marches avec Anaïs et Vincent, on s’est bien marrés. Le public a beaucoup applaudi après la projection et je crois que Katell Quillévéré était très contente. 

Quels sont vos projets ?
Je tourne dans le nouveau François Ozon, un beau rôle, mais je n’ai rien le droit de dire (le film devrait s’intituler Quand vient l’automne, avec Hélène Vincent et Josiane Balasko, ndlr). J’ai également tourné dans film de science-fiction Planète B, d’Aude-Léa Rapin, avec Adèle Exarchopoulos, un rôle qui m’a marqué. Mais bon, j’ai encore tout à prouver, il me faut faire de bons choix, jouer dans de beaux films. 

Quels acteurs vous inspire ?
J’aime beaucoup les acteurs américains comme Leonardo DiCaprio, Heath Ledger ou Daniel Day-Lewis. C’est hallucinant comment Daniel Day-Lewis bouge dans There will be Blood.

Et maintenant, question la plus importante, qu’est-ce que vous portez, un maillot de foot ?
C’est le maillot d’une équipe mexicaine, Club América, avec le nom du gardien Guillermo Ochoa dans le dos. Comment ça, vous n’êtes pas fans ? (rires) C’est surtout le maillot de mon grand frère, qui est gardien de but. C’est pour cela que je le porte.

Le Temps d’aimer, en salles le 29 novembre

 

Par Marc Godin
Photo Julien Grignon