Maurice Levy (ex-Pdg de Publicis) : « Les plus créatifs s’en sortent toujours ! »

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Face à la disruption digitale, quel avenir pour la presse ? En mai 2018, Maurice Levy, ex-Pdg de Publicis, recevait Technikart sur le rooftop de l’immeuble Publicis des Champs-Elysées, pour une Masterclass de haute volée. 

Technikart : Google et Facebook représentent désormais plus de 3 milliards d’euros d’investissements publicitaires annuels des marques en France. Comment survivre à cette nouvelle donne ?

Maurice Lévy : D’abord, le paysage médiatique s’est profondément transformé. Il y a vingt ans, la télévision dominait et permettait de faire du « carpet bombing » (bombardement de saturation) : on pouvait promouvoir une marque de manière massive et immédiate. Ensuite, la presse permettait d’affiner les choses ; la radio jouait un rôle de « push » et l’affichage, celui d’interpellation. Et aujourd’hui ? Tout ceci a été complètement bouleversé. D’une part parce qu’il y a la relation individuelle offerte par les médias numériques et les réseaux sociaux, relation qui a permis d’atteindre le Graal de la publicité : savoir si le message a « touché ». Là, grâce à l’interactivité, on le sait tout de suite. 

Ces dernières années ont été terribles pour la télé, la presse…

La presse a perdu une bonne partie de ses recettes, mais certains titres ont bien su se réinventer. La télévision souffre surtout du fait qu’avec le digital, une autre forme de télévision est possible : plus facile à faire, plus légère, moins chère… Mais avec chacun de ces bouleversements, on s’aperçoit que les plus créatifs s’en sortent toujours.

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Moralité : l’idée avant tout ?

L’idée avant tout, et ensuite tout faire pour se donner les moyens pour que celles-ci prospèrent. Avec le numérique, vous avez un raz-de-marée d’idées, d’entrepreneurs… Ils peuvent monter des trucs avec peu de moyens, ils trouvent de l’argent, démarrent, et si l’idée est pas bonne, ils recommencent. D’ailleurs, je compte bien lancer ma propre start-up. Vous avez devant vous un jeune qui débute.

Finalement, pour citer Le Guépard de Lampedusa, « il faut que tout change pour que rien ne change« .

Absolument. Le numérique est en train de créer des disruptions dans les métiers de la communication pouvant bouleverser nos façons d’être, nos économies. C’est la raison pour laquelle nous avons investi massivement pour nous transformer et nous adapter. Si on était resté sur notre ancien modèle, avec l’idée qu’on allait s’accrocher et maintenir le statu quo, on aurait été balayé avec les dinosaures de l’ancien monde. Avec un peu d’anticipation, on a investi pour nous transformer nous-mêmes, et aujourd’hui on apporte à nos clients ce service de transformation. Vous avez besoin de conseils, à Technikart ?

FABRICE DE ROHAN CHABOT & LAURENCE RÉMILA

Retrouvez l’interview intrégrale dans le n°222 de Technikart