MARGAUX MEYER, PEINTRE CHARNELLE : « LE MOUVEMENT AVANT TOUT »

Margaux Meyer

À 25 ans, la peintre figurative, formée aux Beaux-Arts, Margaux Meyer se prépare pour ses deux prochaines expositions à Orléans et à Paris. Entretien entre deux villes.

Alors que tu viens de présenter ton solo show en juin (« Sous la régulation du cœur », Galerie Chloe Salgado, Paris), tes œuvres seront au POCTB à Orléans dès le 16 novembre et à la DS Galerie à Paris à partir du 23 novembre. Comment fais-tu pour suivre ce rythme de production  ?
Margaux Meyer : J’ai beaucoup appris de ma première exposition personnelle à la galerie Chloé Salgado. Elle a été le moment pour moi de confirmer mes recherches d’images sur le ventre, le désir, la naissance… Ce qui a préparé la suite.

Les points communs entre les deux expos ?
C’était un travail différent mais où l’on retrouve des idées communes comme des fluides, des lames, des épines. À la DS galerie, les deux salles se différencient selon la température des couleurs, l’une abrite des couleurs froides et immobiles, l’autre des tons marécageux et humides. Le titre de l’exposition au POCTB reprend une ligne tirée d’un poème de Laura Vazquez « Souvent le Soleil Plonge ». Ses textes m’ont accompagné tout au long de la préparation de cette exposition. Elle décrit le monde par sa peau, comme une chirurgienne, image qu’elle reprend. Tout est sensible et intuitif. J’aime l’idée que l’on rentre dans le monde la tête la première.

Une phrase qui résume ton travail ?
La couleur est dans le ventre.

C’est le point de départ de tes œuvres ?
Oui, elle est pour moi aussi importante que la forme en peinture. Mon premier geste est de poser la couleur des ombres, ces zones les plus concentrées. Cela me permet d’être beaucoup plus libre dans le dessin, m’emmenant peu à peu vers l’abstraction.   

Ta devise ?
Le mouvement avant tout. Selon moi, dans la peinture on peut sentir un élément qui se tord, même s’il est figé sur une toile. À travers un geste expressif, je recherche une tension entre le charnel et la violence.

@margauxmyr_

 

Par Mathilde Delli
Photo Julien Grignon