LULU VAN TRAPP, GROUPE ÉLECTRIFIANT : « UN MOMENT DE COMMUNION »

Lulu Van Trapp

Entre deux séances d’enregistrement pour leur nouvel album, Rebecca et les musiciens de Lulu Van Trapp font un arrêt au Bon Marché Rive Gauche. Interview 100 % live.

À l’occasion des 30 ans des Vieilles Charrues et des 170 ans du Bon Marché Rive Gauche, le grand magasin organise une série de concerts gratuits au travers d’un warm-up inédit – l’exposition « Un Air d’Été, invité d’honneur Les Vieilles Charrues » est à retrouver en magasin, jusqu’au 19 juin.

Vous êtes un groupe de Parisiens plutôt Rive Droite. Que vous inspire le fait de venir jouer au Bon Marché Rive Gauche, le mardi 10 mai ?
Rebecca (chanteuse du groupe) : C’est vrai qu’on traîne plutôt de l’autre côté de la Seine… Mais ça va être excitant de voir comment nos deux univers se rencontrent. Un mélange des genres. On a également une vitrine rue de Sèvres, avec toute une scénographie qui rejoint l’esthétique de notre clip « Les Mots d’Amour », rustique et rock.

Le futur, c’est ce genre de concerts, dans des lieux inattendus ?
Faire des shows dans des lieux inattendus permet de rester stimulée. Mais le futur le plus désirable pour nous tous, c’est d’aller à la rencontre des gens, un peu partout en France et dans le monde. Et si ça coïncide avec jouer dans des lieux inattendus qui excitent l’imagination, tant mieux.

Quel est votre rapport au jeu scénique ?
Il est vraiment au centre, voire à la racine, de ce que nous faisons. Pour moi, la performance est complètement imbriquée dans ma façon d’imaginer la mélodie et les paroles. C’est notre poumon, c’est ce qui nous permet de ventiler et de densifier notre musique, de lui apporter de nouvelles couches et des sous-textes. Sans être un groupe avec des textes engagés, c’est à travers la performance que l’on peut transmettre un message de liberté et d’amour.

Et quelle est l’évolution des lives depuis vos débuts ?
J’ai l’impression qu’on a toujours eu ce penchant pour la théâtralité, les costumes, etc. Au début, on faisait moins de concerts, et à chacun, on inventait des thèmes, du style « rois et reines », « tennisman », « fermiers »… Maintenant, on fait beaucoup plus de concerts, donc on n’a plus le temps. On s’est calmé sur les fringues apportées en tournée, on voyage plus léger. Et on est passé de la friperie ambulante aux marques de créateurs.

Ce que vous essayez d’apporter à votre public en concert ?
J’ai une obsession : je veux que le moment compte et qu’il y ait un vrai partage qui aille au-delà de la musique. En tant que spectatrice, les concerts qui m’ont profondément marquée sont ceux où il y a un contact autre que la musique avec le public.

Un exemple ?
Je pense souvent, avant de monter sur scène, à Janis Joplin, qui avait ce truc-là où elle faisait une musique à tomber par terre et en même temps, elle prenait à partie le public et parlait de ses peines de cœur, de ses problèmes d’être une femme dans le rock à l’époque. Elle faisait de ce moment de concert et de musique un moment de communion et de transcendance. C’est ce qui me guide dans mes propres concerts : en faire un moment unique. On joue avec des bandes, des boîtes à rythmes, donc le tempo ne change pas. En fin de compte, c’est l’interaction avec le public qui fait toute la différence. 

Quelle spectatrice de concert êtes-vous ?
Je suis une spectatrice très « Hermione Granger » (personnage de la saga Harry Potter, ndlr) : j’assiste souvent aux concerts pour étudier les artistes. 

Vous prenez des notes pendant un concert d’Iggy Pop ?! 
Je ne prends pas non plus des notes, mais j’ai tendance à camper au milieu de la salle sans bouger et à regarder intensément ce qui se passe. J’adore aller voir des concerts de chanteuses.

La suite pour vous ?
L’été s’annonce chargé en concerts, donc c’est cool. En parallèle, on met en place les bases de ce qui sera notre deuxième album. 

Lulu Van Trapp en concert le 10 mai au Bon Marché Rive Gauche.

Découvrez l’exposition « Un Air d’Été, invité d’honneur Les Vieilles Charrues » en magasin et sur le site internet, jusqu’au 19 juin


Entretien 
Théo Lilin
Photo Fiona Torre