JOSÉPHINE TASSY : « VIVRE UNE RENAISSANCE ! »

Joséphine Tassy

Après HEC, Sciences Po et l’ENS, Joséphine Tassy, 26 ans, fait paraître son premier roman, L’Indésir. Interview entre passion et deuil.

Légende photo : TRISTESSE CONTEMPORAINE_ Dans son roman, Joséphine explore son manque d’émotion devant la mort de sa mère.

Tes débuts ?
Joséphine Tassy : J’ai étudié les politiques publiques, l’économie, les sciences cognitives, les langues… Aujourd’hui, à côté, de l’écriture, je suis chercheuse.

L’Indésir, c’est un roman qui retrace le deuil d’une mère, Nuria, de manière détachée.
J’ai voulu traiter ce sujet à travers le comment, et non le pourquoi. Je n’avais pas envie de faire perdre le temps du lecteur, ni de perdre mon propre temps, mais plutôt de créer une histoire que je n’avais pas encore lue. Celle d’un deuil qu’on n’arrive pas à surmonter, car on ne sait pas quoi ressentir. Je trouve que c’est de l’ordre du fantasme, l’idée que lors d’un deuil, on ne peut soudainement plus vivre notre vie. Je voulais travailler le drame dans une vie qui ne serait pas dramatique.

Les souvenirs sont rythmés par plusieurs personnages.
J’ai passé beaucoup de temps avec mes personnages, je voulais qu’ils me plaisent et m’amusent. Initialement, j’ai créé une liste d’archétypes, avec l’amant éploré, le bourgeois, la danseuse de revue séduisante, etc. J’ai voulu les travailler au point de comprendre ce que ces archétypes peuvent cacher.

Le deuil se mêle à une histoire d’amour légère et récente. Quel est le sens de lier amour et deuil ?
Ce vide, c’est le questionnement sur le présent suite à la nouvelle. Sa rencontre avec Abel permet de se rendre compte qu’il est possible dans les instants dramatiques de vivre une renaissance. Celle-ci pourrait mener vers l’amour, mais c’est réellement une renaissance de désir.

Pourquoi les éditions Iconoclaste ?
J’ai choisi cette maison car elle s’intéresse à la jeunesse, en tentant de faire émerger ce qui n’existait pas auparavant. J’espère m’inscrire dans cette lignée.

Tes attentes pour le livre ?
J’ai l’espoir de rencontrer des gens qui me correspondent grâce à ce livre. Des écrivains et des artistes et que nous puissions créer ensemble.

L’Indésir (éditions Iconoclaste, 400 pages, 20.90 €)

 

Par Anaïs Dubois
Photo : Arnaud Juhérian