FLORENCE PUGH : « OUI, JE SUIS UNE PRINCESSE ! »

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Dans la suite de Dune, Florence Pugh est la princesse de l’univers. Elle a plus de dix millions de followers sur Instagram et une carrière qui s’envole. Un pied (gauche) dans les films Marvel, un autre dans le ciné indépendant.

Légende photo : LE MONDE EST À ELLE_ Révélée dans Midsommar, la Britannique Florence Pugh, 28 ans, débarque dans le casting XXL de Dune et incarne la fille de l’Empereur Christopher Walken.

Ces derniers mois, vous avez enchainé Oppenheimer, Dune, un nouveau film Marvel, Thunderbolts, et vous avez même fait une voix pour le film d’Hayao Miyazaki. Vous êtes contente de l’orientation de votre carrière ?
Florence Pugh : Un peu que je suis heureuse. Ça a été une année géniale pour moi, avec un tas de grands films produits au sein du cinéma américain, et je suis comblée d’être dans plusieurs d’entre eux. J’adore bosser, je ne peux pas m’arrêter. Même si je suis épuisée, je veux continuer à travailler. 

Midsommar a-t-il été le grand tournant de votre carrière ?
Si je me penche sérieusement sur la question, je pense que c’est Lady Macbeth (The Young Lady, de William Oldroyd, 2016) qui a commencé à m’ouvrir des portes, et m’a permis de parler à des personnalités auxquelles je n’avais pas accès. Midsommar a permis au public de me découvrir, de voir mon travail, mais c’est vraiment Lady Macbeth qui a tout changé. 

Aviez-vous vu le premier Dune signé David Lynch, avec Virgina Madsen dans votre rôle ?
Bien sûr ! C’est une autre version, une façon différente d’appréhender l’œuvre de Frank Herbert. 

Vous aimez la science-fiction ?
Oh oui, même si c’est genre que je n’avais pas encore abordé. Quand c’est bien fait, c’est formidable. Grâce au talent des scénaristes ou des réalisateurs, on se retrouve propulsé dans un autre univers, un autre temps, où tout semble fonctionner parfaitement. Je n’ose penser au travail qu’a dû effectuer Denis [Villeneuve] pour rendre crédible tout ce qui se passe dans Dune. 

Vous aviez déjà vu les films de Denis Villeneuve ?
Bien sûr. C’est une des raisons pour laquelle j’ai accepté le film : j’avais juste très envie de travailler avec lui. Notre rencontre s’est passée très simplement. Nous étions à Los Angeles en même temps. Nous avons pris un café et discuté. J’avais été emportée par la puissance visuelle et le tour de force cinématographique que représente son premier Dune. On y voyait aussi des échos de ses films précédents. Intégrer son univers, c’était quelque chose de très excitant pour moi. Je vous assure que ma décision n’a pas été très difficile à prendre…

Vous incarnez la princesse Irulan Corrino. Qui est-elle ?
Tout d’abord, je suis une princesse ! Mon père est l’Empereur, joué par Christopher Walken. Elle a des pouvoirs, de l’esprit, elle est intelligente. Elle écoute, elle regarde, elle apprend, elle est toujours dans le calcul, en se demandant quel sera son prochain mouvement. Je suis donc la fille de l’Empereur et je possède l’univers entier. Tout m’appartient (rires)

Qu’est-ce que ça fait de jouer avec des acteurs de votre âge comme Timothée Chalamet, Austin Butler ou Zendaya ?
Travailler avec les meilleurs est toujours un privilège, quel que soit l’âge de vos partenaires. Donner la réplique à un excellent acteur te rend meilleur, c’est aussi simple que cela. C’est la même chose avec les techniciens, le talent des autres rejaillit sur toi. Sur Dune : deuxième partie, les acteurs et les techniciens étaient de purs professionnels. Aller bosser tous les matins était incroyablement excitant. En tout cas, Timothée, Zendaya ou Austin sont aussi des comédiens exceptionnels, brillants, en plus d’être des personnes remarquables. Aujourd’hui, j’ai la chance de pouvoir les compter parmi mes amis, et cela me rend vraiment heureuse.

Combien de temps êtes-vous restée sur le tournage ? 
Pas très longtemps, cinq ou six semaines, je crois. Et c’était intégralement à Budapest. 

Est-ce difficile de jouer dans des gros budgets comme Dune, est-ce le même travail quand on tourne Midsommar ? Avez-vous le temps de répéter, est-ce que vous improvisez, pouvez-vous faire plusieurs prises ?
Midsommar avait déjà un budget conséquent, mais je vois ce que vous voulez dire. Sur une gros blockbuster, la dynamique est différente. Vous avez un temps de tournage long, car bien sûr il y a du budget. Et donc vous avez un luxe absolu : le temps ! Vous avez le temps de parler des séquences, de répéter en amont, de recommencer. Et si on manque de temps, on le prend quand même grâce à l’argent. C’est vraiment un immense privilège que de bosser sur un gros budget. Même si je crois que, pour la plupart de mes films, j’ai eu ce temps pour préparer, répéter, discuter. Sur un petit budget, il faut foncer. Si vous perdez une journée, eh bien, c’est foutu, ça ne sera pas dans le film ; s’il vous manque du temps pour une scène, vous ne la tournez pas et il faudra se débrouiller au montage. 

Êtes-vous prête à voir la figurine de votre personnage ?
Mais j’en ai déjà quelques-unes à mon effigie ! Notamment pour Black Widow, où je jouais Yelena Belova. Je ne sais pas si je vais en avoir une pour Dune… 

Est-il important de tourner dans de grosses machines et de continuer à jouer dans des films indépendants comme The Pack ou We live in Time ?
C’est crucial, j’ai besoin ce cet équilibre. Les films indépendants et les grosses machines font bosser mon cerveau de façon diamétralement différente. J’ai besoin d’évoluer en même temps dans ces deux mondes. Ce n’est pas évident car quand vous êtes six mois sur un film, il faut trouver des solutions. Mais avec les films Marvel, c’est facile. Leur planning est tellement précis, ils savent quand ils vont faire le film, ils connaissent même la date de sortie. Cela signifie que j’ai toute la latitude pour travailler sur un film indé, avant ou après, je sais exactement quand je serai libre. Mais bon, tout cela peut évoluer très vite. Il y a deux ans, je n’avais pas de projets précis et j’ai décroché coup sur coup Oppenheimer, puis Dune

Est-ce que vous vous considérez comme une star de cinéma ?
Non, certainement pas. NON (elle éclate de rire).


Par Marc Godin