Enseignant la littérature sud-américaine, Benoît Coquil, publie Petites choses, un roman entre fiction et réalité… qui carbure aux champis. Interview planante.
Légende photo : LA STAR DES CHAMPIS_ Le t-shirt de Benoît rend hommage à Maria Sabina, la chamane du champignon magique au Mexique.
Tes débuts ?
Benoît Coquil : Petit, j’avais plein de carnets et j’adorais les exercices scolaires. J’avais l’intuition que j’allais poursuivre dans l’écriture.
Le pitch de Petites choses ?
Juste avant le Covid, je suis parti en vacances au Mexique avec des amis. Dans un stand du marché à Oaxaca, à côté des tee-shirts de Che Guevara, j’ai trouvé celui de María Sabina. Un ami de la région m’a expliqué son histoire. C’est une vraie star locale. Une chamane connue pour ses rituels autour des psilocybes, (puissant champignon hallucinogène, ndlr) et ses transes verbales extraordinaires.
Le sous-propos ?
En filigrane, c’est l’histoire de cette sorte de Disneylandisation du monde au XXe siècle, de la commercialisation des espaces et produits naturels.
Tu as pu tester les champis ?
Il y a un énorme tourisme chamanique qui existe encore aujourd’hui, et qui dézingue toute l’économie locale. Donc je ne les ai pas mangés là-bas. Mais je suis en train d’en faire pousser chez moi !
Ton processus ?
J’aime travailler entre le factuel et le romanesque. Avec le souci que les lecteurs ne se sentent pas trompés sur l’authenticité de ce que je raconte. C’est une déformation professionnelle, j’ai une écriture un peu blanche… académique. Je suis attaché à la vérité avant tout.
Qu’est-ce que tu attends de la sortie de ton livre ?
J’espère qu’on me dise de façon très précise ce qui a plu ou non. J’ai le souci du détail et j’aimerais que ça ressorte dans les commentaires.
Faire partie de la rentrée littéraire ?
Même si on est des centaines à publier à ce moment, on sent qu’il y a une attention particulière portée au texte. Au sein de la maison d’édition, il y a un travail de dingue pour visibiliser les parutions. On se sent chanceux !
Petites choses ( Editions Rivages, 224 pages, 19.50€)
Par Anna Prudhomme
Photo : Arnaud Juhérian