ALEX LUTZ : « JE SUIVRAIS GASPAR NOÉ JUSQU’AU BOUT DU MONDE »

Alex Lutz

Humoriste, réalisateur, comédien, Alex Lutz était juré lors du dernier festival du film fantastique de Gérardmer. Il nous parle du genre, des César, de son nouveau film, En plein feu, et de sa passion de toujours, les chevaux.

Aviez-vous déjà été juré ?
Oui, plusieurs fois, j’aime bien cela. Au festival de Deauville, aux Arcs avec Ruben Östlund, à Dinard… 

Vous connaissez le cinéma fantastique ? 
Très peu, j’ai un rapport assez « baptême » à ce genre là, mais je connais certains films cultes, et j’aime assez. J’adore Psychose qui m’a fait très peur étant petit, ou Les Oiseaux que j’ai vu trop jeune, à sept ans, j’étais terrorisé. J’aime beaucoup Deepwater, un film avec des requins. J’aime bien l’approche naturaliste du film, l’histoire de ce couple en vacances qui fait une sortie en mer pour effectuer une plongée et qui est oublié en pleine mer, avec des requins qui approchent… J’avais trouvé les acteurs assez brillants dans ce huis-clos au milieu de l’océan, tourné pour 8, 20 €.

Est-ce que l’on peut envisager votre nouveau film, En plein feu, où vous tentez d’échapper à un incendie géant pendant 90 minutes, comme un film de genre ? 
Je le crois, oui. C’est plutôt un mariage de genres. Un huis-clos cauchemardesque et parfois un film d’anticipation, même si la région des Landes a connu d’immenses feux de forêts l’été dernier. 

J’ai beaucoup pensé à un film post-apocalyptique, un peu comme La Route, d’après Cormac McCarthy. 
C’est absolument apocalyptique, avec quelques twists. De plus, on ne sait pas vraiment si on est dans le cauchemar de mon personnage, s’il n’est pas évanoui sous une souche, en train de rêver. Il y a quelque chose de très onirique, du cauchemar dans le cauchemar. 

Votre filmographie est très intéressante, vous circulez entre plusieurs genres, plusieurs familles.
Ouais…

Pas plus que ça ? Vous pourriez vous cantonner à la comédie ?
C’est une chance que de changer. C’est une chance que je veux m’autoriser au cinéma, avec une immense liberté de choix. Pour le rire, je suis tellement nourri avec mes propres spectacles, donc au cinéma, je peux faire d’autres choses. Quand je tourne Vortex avec Gaspar Noé, c’est une chance folle, j’ai adoré improviser ce film avec Gaspar. Je le suivrais jusqu’au bout du monde, Gaspar. C’est un peintre.

Un mot sur les zéro nomination de Vortex aux César ?
C’est compliqué. Gaspar est reconnu à l’étranger comme une rock star. Les prix, c’est comme un bonus. Le reste… Ce qui me fait de la peine, c’est pour Françoise (Lebrun, NDR). C’est une immense actrice, c’est un rôle majeur, c’était une belle occasion de la saluer à l’âge qu’elle a, de lui dire « Putain, on t’adore, tu fais partie du patrimoine »… D’autres films comme L’Innocent et La Nuit du 12 ont été nommés et ils ont fait du bien au marché. Les César, ce n’est pas un dû. J’en ai eu un pour Guy et c’était formidable. J’aurais bien aimé en avoir un autre pour 5ème Set car j’y ai mis le même cœur, le même investissement… Le film n’a pas été nommé, mais ce n’est pas grave. 

Quand vous êtes en vadrouille à Gérardmer, qui s’occupe de vos chevaux ? 
Aurélie et Camille. Mais je les emmène parfois sur les tournages, comme sur En plein feu. Je montais le matin avant de tourner ou le soir. 

Quels sont vos projets ?
Je vais tourner dans le prochain Pascal Bonitzer, un très beau sujet. Et je vais jouer Pierre Bergé dans une série de Jérôme Salle, pour Disney+. J’ai accepté un film de Christophe Blanc où je joue un tueur en série, puis, il y aura ma nouvelle réalisation, avec Karine Viard. Le film est quasiment prêt, ça sortira au dernier semestre. 

Et sur les planches ?
Je pense que je vais reprendre mon spectacle bientôt. Avec mon cheval en total liberté. J’avais commencé à L’Olympia, avant le Covid. J’aime bien jouer un spectacle assez longtemps…

En plein feu de Quentin Reynaud
Sortie en salles le 8 mars


Par Marc Godin