TOUS ADDICTS ?

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Que ce soit l’alcool, la cigarette, le cannabis, le sexe ou les gâteaux, nous sommes tous accros à quelque chose. Peut-on contrôler ses dépendances sans pour autant choisir l’abstinence ? Addictologues, spécialistes du sexe, du digital ou du cannabis, ils répondent à nos questions.

Nous, les révolutionnaires du dimanche, sommes tous accros, branchés au petit verre de blanc, au pétard pour dormir, au cul pour certains, aux jeux vidéos, au tabac, à la politique, au porno, au shopping, et j’en passe. Chacun son poison, chacun son chemin. 
Pour une raison obscure, peut-être par excès de confort, et sous l’égide poussiéreuse d’une population au seuil de l’EHPAD, la santé, la préservation de la vie et de la jeunesse sont devenues des préoccupations centrales, voire extrêmes, et ces dernières années, particulièrement liberticides. On pourrait même arguer que la santé s’est cristallisée en un marché très profitable : le combat contre la mort. Ce marché repose sur la résurrection d’un stoïcisme visible ; se priver, toujours se priver, dans l’espoir d’un jour ressembler à Brad Pitt. 
L’anorexie des plaisirs avec pour seul orgasme de regarder, avec mépris, les autres bouffer. Cette moralisation constante où tout le monde s’observe mais ne voit jamais ses slips sales, crée un climat de honte et pointe du doigt ceux qui n’ont pas remplacé leur steak frites par un régime drastique. Infantilisant le peuple en allant jusqu’à réguler chacun de ses plaisirs… N’oublions jamais que nous sommes seuls maîtres et possesseurs de nos corps, pas l’État, pas la pub, pas les réseaux sociaux et encore moins un emmerdeur en running.
« Tout est poison, rien n’est poison, c’est la dose qui fait le poison » disait Paracelse, le fameux médecin du XVIème. Faudrait-il s’inspirer de lui, puisque le véritable ennemi ne serait pas l’objet mais l’excès ?
Alors pourquoi ne parle-t-on jamais d’addiction responsable ? Pourquoi ne fait-on jamais l’apologie de l’équilibre plutôt que celle du contrôle ? Pourquoi ne pas s’offrir le luxe ultime d’un peu d’indulgence et de mesure ? Et pourquoi pas même parfois, faire les choses en grand, tout en démesure ? À défaut de vous souhaiter une bonne santé, c’est tout le mal que je vous souhaite.


Par Melchior