CÔNE CBD, DEALERS DE BONHEUR : « ÉVANGÉLISER LA PLANTE DE CHANVRE DANS SA GLOBALITÉ ! »

cone cbd

Le secteur du CBD se développe à vitesse grand V pendant que la législation française évolue à tâtons. Nous sommes allés faire un tour chez Cône, surnommé « les Netflix du CBD ». Interview de haut vol.

Vous avez lancé votre start-up de CBD le 21 juin (jour de la Fête de la musique) . C’est un hasard ? 
Arthur Villers (directeur de création) : Quoi de mieux que le 21 juin pour fêter tous les ans notre ouverture en musique ! 
Benjamin Pont (digital) : Les gens feront la fête avec Cône ! 

En proposant une offre de Box allant de 20 euros à 100 euros, quelle clientèle ciblez-vous ? 
Martin Toloton (business développeur) : Cette offre de tarifs est assez large pour cibler toutes clientèles : de la découverte au client le plus avisé, mais toujours celui qui recherche la qualité la plus premium. Le but est de rendre accessible la qualité à tous avec une gamme de prix relativement faible. 
Jérémie Villers (chef de produit) : Du Snoop Doggy Dog pour le gros consommateur à de la découverte pour la box à 20 euros.

Vous proposez une offre de CBD « premium ». Ça veut dire quoi ?
Jérémie : C’est du CBD qui est sourcé. Aujourd’hui on peut parfois trouver des fleurs et des génétiques qui ressemblent à du foin. Notre travail est de filtrer tout ça, d’aller à la rencontre des producteurs, de goûter nos produits et de trouver ceux qui ont les arômes les plus intéressants. On essaie d’avoir un produit le plus propre possible aussi bien pour la planète que pour notre organisme et avec une gustative intéressante. 

Donc vous faites du CBD bio ? 
Jérémie : Le bio c’est assez compliqué parce qu’en Espagne ce n’est pas la même chose qu’en France ou qu’en Suisse. Il n’y a pas vraiment de certification bio sur le Cannabis. Ce qu’on veut faire et qu’on fait déjà c’est qu’on veut trouver les producteurs qui font ça le plus proprement possible, donc avec des techniques de réutilisation des eaux, avec de l’énergie solaire pour alimenter les lampes, etc. 
Arthur : On essaie vraiment d’avoir une démarche la plus écologique possible jusque dans nos packaging. Nos box sont en carton recyclé et recyclable. L’encre est végétale, la colle est naturelle. Nos feuilles sont non blanchies à base de pulpe de chanvre, 100% naturelles, fabriquées en France. On essaie de pousser notre démarche jusqu’au bout. 

On voit de plus en plus de business de CBD émerger un peu partout, en quoi votre offre se différencie-t-elle des autres ? 
Jérémie : Le cœur de notre différenciation réside dans le fait que nous avons fait entrer dans l’entreprise des actionnaires suisses qui ont un laboratoire qui va nous permettre de créer des recettes originales à base de CBD et de chanvre. Ça rentre vraiment dans l’ADN de la société de s’associer avec des gens qui sont dans l’industrie depuis une dizaine d’années. Ils nous apportent ce côté créatif. Le deuxième point c’est cet abonnement que tu peux recevoir dans lequel on filtre la qualité de nos produits. Notre idée c’est d’avoir trois ou quatre variétés par mois. 

C’est quoi le principe du « Bitcône » chez vous ? 
Martin : C’est une façon de fidéliser nos clients qui peuvent aussi devenir des revendeurs. S’ ils aiment nos produits ils pourront par la suite conseiller Cône à leurs amis et porter la bonne parole. Dès que tu consommes chez nous, tu as des « Bitcône » qui arrivent sur ton compte. Soit tu les retires pour avoir du cash, soit tu les laisse sur le site et ils vont grossir en prenant de la valeur au fur et à mesure que la boîte prend elle-même de la valeur. 
Arthur : Aujourd’hui un Bitcône vaut 1€ pour te donner un ordre d’idée. 
Martin : Et peut-être que d’ici la fin de l’année ça en vaudra 50. L’idée c’est aussi de se dire que notre premier vecteur de communication ce sont nos clients et donc nos ambassadeurs. Ça va un petit peu plus loin qu’un système de parrainage classique.

Pour votre premier mois vous proposez à l’essai trois sortes de fleurs, Super Lemon Haze, Pineapple Express et la Ice Cream ? Quelles nuances parmi ces trois productions ? 
Benjamin : Ça va être sur la génétique de base en fait de la plante. On a choisi d’extraire trois variétés qui peuvent répondre à nos clients potentiels : on a la Pineapple Express qui a vraiment une odeur beaucoup plus fleur, « à l’ancienne », qui se rapproche plus de ce que consommaient nos parents. On a aussi la Super Lemon Haze qui est une fleur très citronnée, qui a été démocratisée en Europe, sur ma génération en tout cas. La Haze ça parle à tout le monde. La troisième, l’Ice Cream, va être beaucoup plus fruitée et très sucrée.

Vos productions sont issues uniquement de l’indoor. Pourquoi ? 
Benjamin : Parce que c’est là que les productions sont maximisées. Dans l’indoor on va maîtriser la lumière, on va maîtriser tous les éléments : le PH, le CO2, enfin tout. En gros, la plante est chouchoutée au maximum pour sortir les fleurs les plus qualitatives. 

« AUJOURD’HUI, ON EN PARLE PARTOUT, MAIS LE CHANVRE A TOUJOURS ÉTÉ LÀ. »

 

Vous faites appel à des producteurs suisses, un pays très en avance sur tout ce qui est CBD. 
Jérémie : On est pro européen. Au début, on avait une super opportunité pour avoir une génétique américaine, mais en discutant plus avec des gens du secteur et nos premiers clients, on est plus nombreux à adopter cette démarche européenne. Il faut savoir qu’historiquement les Suisses sont les meilleurs producteurs de CBD au monde. 

Et si un jour le Cannabis est légalisé vous faites quoi ? 
Arthur : On se posera la question au moment où ce sera légalisé. Pour le moment, on se concentre sur ce qui est légal, ce qu’on sait faire et de le faire bien. Aujourd’hui, il faudrait trouver un cadre législatif. Ce n’est pas possible de laisser les choses en l’état. 

L’abonnement Cône c’est mieux qu’un abonnement Netflix ? 
Jérémie : Il y a un mouvement vers l’abonnement, que ce soit du Netflix, du vin… Moi j’ai ma lessive par abonnement, pareil pour les croquettes du chien… Il y a des gens qui préféreront toujours aller en magasin et acheter de manière ponctuelle. Mais il y a cette expérience de « j’ai pas besoin de faire la queue, ça va arriver chez moi et je sais que ce sera de bonne qualitée ». L’abonnement ne fait que commencer. Ça va bientôt devenir Netflix and Cône (rires) !

Vous envisagez de créer une boutique ? Quelle stratégie derrière votre modèle de vente en ligne ? 
Martin : Pour l’instant, notre stratégie de développement est de toucher le plus de gens possible et d’arriver à donner de la qualité à tout le monde. Le meilleur moyen reste clairement internet et ensuite on recherchera plutôt des distributeurs ou des points de vente qui ont déjà des réseaux de distribution à travers toute la France pour proposer nos produits. On est déjà en train de discuter avec des distributeurs pour nos nouveaux produits qui arriveront à partir de septembre. Notre volonté est de nous dire que tous nos investissements financiers on le met sur la com’ pour toucher un maximum de personnes. 

Cône bientôt au Bon Marché du coup ? 
Martin : On vise des épiceries fines, des magasins généralistes. Notre vision est de nous dire que le CBD va devenir un produit de consommation courante. Évidemment, on est sur un produit un peu premium donc on ira choisir des points de vente qui fournissent de la qualité. C’est beaucoup plus fort pour nous de nous retrouver dans de grandes enseignes plutôt que de monter des shops à travers toute la France. 
Benjamin : On préfère le One to Many que le One to One.
Jérémie : Ce qui est chouette en étant sur le digital c’est de pouvoir toucher dès les premières semaines de vente toute la France et pas seulement un quartier. C’est de se dire que quelqu’un qui habite dans un village paumé autant que quelqu’un qui habite en plein Paris puisse avoir accès à la même qualité. 
Arthur : Pour te donner une idée, 50% des commandes ont pour le moment été passées en dehors de l’île de France. 

On a récemment vu fleurir de nouvelles méthodes de consommation de CBD, en cuisine notamment. Est-ce selon vous le nouvel ingrédient mystère ? 
Jérémie : Nous on y croit à fond. En ce moment, on fait un partenariat avec Thomas Chisholm (candidat top chef) et il est encore en phase de test mais il a fait un beurre infusé au CBD (de chez nous), et apparemment c’est incroyable. On peut donner plusieurs attributs au CBD comestible : gustativement ça peut être utilisé comme une herbe de cuisine, il y a vraiment un goût herbal et un goût d’amertume qui peut être intéressant à travailler. Ou alors comme une bonne camomille après une bonne soirée arrosée. L’hydrosoluble par exemple, c’est génial pour la cuisine, c’est le futur. Parce qu’aujourd’hui quand quelqu’un va mettre une goutte d’huile, elle ne se mélange pas à 100% au reste de la matière alors qu’avec l’hydrosoluble tu vas pouvoir avoir la même dose de CBD dans chaque bouchées. 
Martin : On travaille avec des restos dans Paris pour que vous puissiez retrouver des burgers, des salades, des frites au CBD. C’est aussi ça qui va aider à prêcher la bonne parole. 

Pour vous, le CBD c’est le futur du Cannabis ? 
Jérémie : En fait pour nous le CBD est une porte d’entrée pour ce qui est derrière. On en parle partout mais le chanvre a toujours été là. C’est une plante hyper riche et qui ouvre des dizaines de possibilités. Il faut imaginer tout le champ des possibles : la fleur hydrosoluble qui arrive en septembre ou octobre et qui va être une révolution. C’est un nouveau marché !

Et Cône demain ?
Arthur : Ce sont des dizaines de produits à base de chanvre et de CBD. Nous allons, au fur et à mesure des mois, commercialiser des nouveaux produits. De la fleur, à l’huile, aux gélules, au baume réparateur, à l’huile sexy et, pour la rentrée, nous travaillons sur une hydrosoluble qui permettra de consommer du CBD dans n’importe quelle boisson ou aliment !

www.conecbd.com


Par
Nathan Merchadier
Photos Alexandre Lasnier