ASTRID BEAUFILS, FOOD DATING : « DÉLIER LES LANGUES ! »

ASTRID BEAUFILS Dixner

Cofondatrice de Dixner, Astrid Beaufils en est persuadée : rien de mieux qu’un bon repas pour se faire des potes, voire rencontrer l’âme sœur. À vos couverts !

Après avoir monté ta boîte de foulards (Gachette), tu as cofondé Dixner, en décembre 2022, un site organisant des dîners pour rencontrer des amis et/ou, l’âme sœur. Du foulard à la table, il n’y qu’une manche ?
Astrid Beaufils : Je me suis rendu compte, en travaillant de chez moi, et ne sortant qu’avec des amis de longue date, que j’avais besoin d’entendre d’autres histoires et de rencontrer de nouvelles personnes. Or comment faire aujourd’hui ? L’idéal, c’est la boîte à surprise : l’inconnu crée le désir et l’envie. L’idée de Dixner est de rencontrer des inconnus lors d’un dîner à dix dans une salle privative de restaurant, de n’avoir rien à gérer, et de se détendre dès le départ avec un apéro…

Dixner, c’est pour toi en fait ?
Si j’en ai besoin à 35 ans, c’est que je ne dois pas être la seule. Entre 30 et 50 ans, il y a des divorcés, des couples qui s’ennuient, et des fêtards endurcis qui se retrouvent tous autour de Dixner.

Comment réussit-on son date ?
En s’alimentant aussi bien avec le ventre que les oreilles. Partager un repas en dit beaucoup sur nous. Quand tu passes un bon moment à manger, tu peux tout entendre ! (rires)

Le restaurant est-il choisi en fonction de vos convives ?
Oui. L’expérience débute sur internet, avec un questionnaire, et des demandes indispensables, comme le régime alimentaire. Les réponses aux questions nous permettent également de matcher les convives entre eux. Objectif : ne pas rencontrer ses semblables mais des futurs potes !

Où peut-on « dixner » ?
Paris, Lille, Londres, Bruxelles,… Là où on nous demande sur les réseaux sociaux. On a des city manager qui sont nos yeux et nos oreilles sur place, afin de nous trouver des restaurants. Notre indispensable, c’est la salle privative. C’est beaucoup plus facile de délier les langues dans un esprit de salle à manger.

Quel est le dress code ?
Il n’existe pas. L’expérience à un coût – 80€ –, c’est premium, parce qu’on sélectionne des bons restaurants, qu’il y a du champagne et du vin, mais l’ambiance est bon enfant.

Y’a-t-il des classes sociales surreprésentées ?
Toutes les classes sociales sont mélangées. Mais on a beaucoup de médecins, d’avocats et d’ingénieurs, c’est-à-dire des gens ayant fait de longues études, avec des groupes d’amis bien installés, et qui ont plus d’appétence pour des discussions autres que celles inhérentes à leur milieu.

Comment ne pas tomber dans l’after work ?
C’est un dîner assis, constitué de profils, de métiers et de passions différentes, mais avec des tranches d’âges similaires. Une avocate passionnée de pole dance a donné envie à trois autres filles d’en faire, elles prennent des cours ensemble désormais !

Dixner, c’est le Hitch pour trentenaire ?
C’est plutôt une référence au film Le Menu, que j’ai vu au moment de lancer Dixner. J’ai aimé l’idée de ces personnages regroupés dans un restaurant, avec un organisateur sachant la personnalité de chacun d’entre eux. Sauf que personne ne meurt et tout le monde rentre chez soi avec le sourire, ou vont danser !

Pourquoi dix est le bon chiffre pour un dîner réussi ?
Parce que six, c’est trop peu, douze, trop bruyant, et parce que dix permet de faire un jeu de mots, avec l’X pour inconnu…

www.dixner.fr

 

Par Alexis Lacourte
Photo Gabrielle Langevin