ARNAUD FRISCH : « Lynch nous envoyait souvent des trucs pas possibles, mais il y avait toujours une bonne idée ! »

Arnaud frisch Technikart

Le dirigeant de l’agence Manifesto fait partie de ceux qui feront 2020 pour Technikart. Interview :

Du savoir au beau regard_
Arnaud fait ses gammes en 2008 au sein de la société de production musicale Savoir-Faire, propriétaire de lieux parisiens branchés : « On a produit les Birdy Nam Nam, Yuksek, Gesaffelstein, Brodinski. Une partie de la French Touch en même temps qu’on exploitait le Social Club, devenu le Salò en 2016 — pendant 8 mois, un artiste différent chaque semaine, et pas les plus simples: Larry Clark, Asia Argento, Antoine d’Agata, etc. » En 2011, avec son associé Antoine Caton, via l’entreprise Manifesto, ils créent le Silencio dans les caves du Social, en invitant David Lynch au design. « Lynch nous envoyait souvent des trucs pas possibles, mais il y avait toujours une bonne idée ! » En 2012, forts de leur succès, ils lancent le Wanderlust, lieu hybride quai d’Austerlitz, devenu QG français du hip-hop.

En 2019, il reprend l’ancien cinéma l’Etoile à Saint-Germain-des- Prés pour en faire le Beau Regard, où il renouvelle la programmation des salles indépendantes : « On bossé avec Netflix pour la sortie de Roma, on a fait la sortie de Suspiria avec Jarvis Cocker (le film de Lucas Guadagnino, remake du Dario Argento) et Jefferson Hack. On y a aussi monté un restaurant avec le Studio KO — Karl et Olivier, les deux designers français du moment, à l’origine de la fondation Yves Saint Laurent à Marrakech, Firehouse à Londres — Beau Regard incarne le dernier poumon culturel à Saint-Germain-des-Prés, où il ne reste plus grand chose à part les marques de luxe ! »


Le châtelet clubbing_
Fin octobre dernier, il lance le Joséphine, un club à l’intérieur du théâtre du Châtelet, designé par Virgil Abloh et Ben Kelly — à l’origine de l’Hacienda de Manchester « dans un lieu un peu atypique, ça casse le côté très 1860 du bâtiment. » Un travail en étroite collaboration avec la directrice artistique du théâtre, Ruth Mackenzie : « On a une programmation autour de l’électro et des cultures urbaines. On apporte des artistes qui ne sont pas forcément programmés au théâtre et un public différent. »

 

Par Albane Chauvac Liao
PHOTO : Florian Thévenard